ÉDITO
Le réseau social Twitter voit émerger le pire comme le meilleur. S’il permet trop souvent à la haine de s’étaler jusqu’à plus soif, il permet aussi à des paroles trop longtemps étouffées de trouver un écho. Ce fut le cas avec le #MeToo du cinéma. Ça l’est de nouveau avec le #MeTooTheatre. Lancé le 7 octobre, le hashtag a vu déferler plus de six mille témoignages en moins de vingt-quatre heures pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans le secteur du spectacle vivant. À dire vrai, on se demande pourquoi il n’a pas émergé plus tôt tant on sait à quel point, sur les planches, les rapports de pouvoir et de domination sont légion. Tant la frontière entre le fameux « désir du metteur en scène » et les abus desdits metteurs en scène est poreuse.
Eh oui, l’expression consacrée s’accorde encore au masculin, puisque, malgré une timide émergence des metteuses en scène depuis une dizaine d’années, les hommes occupent toujours très majoritairement les postes de pouvoir dans ce milieu, comme dans tant d’autres. Les femmes ne représentent que 37 % des postes de direction des centres dramatiques nationaux et régionaux et ne mettent en scène que 35 % des spectacles programmés dans les théâtres nationaux. Et c’est bien le nœud du problème. Comment se faire entendre quand la cooptation et la solidarité
masculines étouffent, dans la plupart des cas, la moindre plainte ? À force de museler la parole de leurs consœurs, les hommes ont attisé leur colère.
Si la cocotte a mis si longtemps à exploser, c’est en partie parce que la précarité du métier est grande. Combien sont-elles à avoir dû ravaler leur humiliation de peur de perdre un rôle ? De peur de se griller dans le milieu ? De peur de ne plus exister dans cet univers si compétitif ? Et la crise liée au Covid, qui a, pendant des mois, relégué comédiens et comédiennes au rang de non-essentiel·les, n’a certainement rien arrangé. Une fois de plus, c’est la force du collectif qui permet de sortir du cercle vicieux.
Pourvu que demain voie loin afin que les femmes du théâtre puissent faire entendre leur voix sur les plateaux et qu’on les laisse devenir, plus encore qu’aujourd’hui, les vrais sujets de leur art.
Causette
Extraits du numéro :
« J’écris de chez les pantouflard·es du cul, pour les épuisé·es du lundi soir, les amoureux·ses du pilou, les aficionado·as du missionnaire, les blasé·es de la fessée, les mauvais coups, les non-sporti·ves, les complexé·es, les pas chaudard·es, les non-excité·es du bulbe, les galérien·nes du plan cul et les exclu·es du grand…
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