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Photo : Morgan Bryan

Consentement : 63 % des jeunes ont peur de dire “non” à leur partenaire

Une récente étude a dévoi­lé les per­cep­tions du consen­te­ment par les Français·es. Elle sou­ligne notam­ment la peur de dire “non” chez les jeunes et la crainte d’exprimer ses désirs.

Une nou­velle étude, menée par l’application de ren­contre Bumble avec l’institut de son­dage Yougov, s’est inté­res­sée à la manière dont les Français·es per­çoivent le consen­te­ment dans une situa­tion de ren­contre, de séduc­tion et dans les rela­tions amou­reuses. Cette étude a été réa­li­sée grâce à un son­dage en ligne, du 14 au 15 février 2024, sur 1 010 per­sonnes repré­sen­ta­tives de la popu­la­tion natio­nale fran­çaise âgée de 18 ans et plus. Révélée le 21 février, l’enquête indique que la très grande majo­ri­té des Français·es (92 %) consi­dère que le consen­te­ment est la base d’une rela­tion saine.

Selon Aurore Malet-​Karas, doc­teure en neu­ros­ciences, thé­ra­peute de couple et sexo­logue qui a contri­bué à l’élaboration de cette enquête : “La socié­té actuelle, post-#MeToo et avec la révo­lu­tion numé­rique, est fas­ci­nante parce qu’elle redis­tri­bue les cartes autour des ques­tions de genres, de sexua­li­tés, ou encore d’intimités. Ce qui est à la fois fan­tas­tique, mais com­plexi­fie beau­coup les com­mu­ni­ca­tions autour de ces sujets.

Peur de dire "non"

Malgré la consi­dé­ra­tion gran­dis­sante du consen­te­ment en France, les conclu­sions de l'étude révèlent que, dans un contexte de dating, 63% des 18–24 ans ont peur de dire "non" à leur par­te­naire et 38% des jeunes éprouvent des dif­fi­cul­tés à expri­mer leurs dési­rs. Pour plus de la moi­tié des jeunes de cette tranche d'âge (51%), il y a un manque d'éducation à ce sujet.

Aurore Malet-​Karas conseille de “dis­cu­ter en amont de ses limites res­pec­tives, afin d’éviter les incom­pré­hen­sions et des écueils à ce sujet” et “de par­ler de ses dési­rs”. “Par contre, il faut bien rap­pe­ler qu’un ‘non’ ou une limite posée doit être res­pec­té”, ajoute-​t-​elle.

Exprimer ses désirs

De plus, 44 % des 18–24 ans estiment qu’il y a un manque de com­mu­ni­ca­tion ver­bale au sujet du consen­te­ment. 14 % des per­sonnes inn­ter­ro­gées se sont déjà sen­ties for­cées d’avoir un rap­port sexuel pour faire plai­sir à leur par­te­naire. Plus alar­mant encore, ce chiffre s’élève à 24 % au sein de la Gen Z. Un tiers des jeunes de cette tranche d’âge (33 %) craint que le fait d’aborder la notion de consen­te­ment dans une rela­tion ne fasse dis­pa­raître la spon­ta­néi­té et le romantisme.

“Évidemment, dans nos cultures, les femmes sont édu­quées à faire plai­sir, tolé­rer (voire consen­tir), ce qui fait que beau­coup anti­cipent à l’idée de dire non, de peur de déplaire au par­te­naire (sur­tout dans une rela­tion hété­ro­sexuelle). Ce cadre cultu­rel inhibe beau­coup toutes formes d’initiative éro­tique (mais pas que !) de la part des femmes, relève Aurore Malet-​Karas. Pour dépas­ser cette peur, le mieux reste de dis­cu­ter de nos limites et sur­tout de nos dési­rs, idéa­le­ment au préa­lable, lors de dates par exemple, per­met jus­te­ment d’éviter des situa­tions inconfortables.”

L’étude met aus­si en lumière de nou­velles situa­tions de non-​consentement sur Internet et sur les réseaux sociaux. Plus d’un·e Français·e sur huit (16 %) a déjà reçu des images à carac­tères sexuels non sou­hai­tées, un chiffre qui s’élève à 47 % pour les 18–24 ans.

Lire aus­si I Petit guide pour un consen­te­ment ban­dant, avec @orgasme_et_moi

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