Pour avoir partagé une photo de son concert, où elle a arboré le drapeau des fiertés, la chanteuse Hoshi subit depuis plusieurs jours une déferlante d'insultes et de menaces de mort. Et dénonce le manque de modération des réseaux sociaux.
Cessera-t-elle un jour d’être cyberharcelée ? Lundi 20 mai, la chanteuse Hoshi s’est ouverte sur X de la nouvelle vague de violences dont elle est actuellement la cible. Trois jours plus tôt, l’artiste s’est produite au festival Papillon de nuit, à Saint-Laurent de Cuves (Normandie), où elle a interprété son titre Amour Censure, dans lequel elle dénonce l’homophobie. Alors qu’elle brandissait sur scène le drapeau des fiertés, un double arc-en-ciel est apparu au-dessus de la scène en plein air. Un joli clin d’œil en cette Journée mondiale de lutte contre les LGBTphobie, que Hoshi a partagé sur son compte X en commentant : “Je crois que le ciel était de notre côté ce soir.” Ce qui lui vaut, depuis, un torrent d’insultes et de menaces.
![Hoshi (encore) victime de cyberharcèlement homophobe 2 Hoshi concert](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2024/05/Hoshi-concert.jpeg)
"Une honte", "On doit vous t‑u-e‑r", "Un hélicoptère avec une mitrailleuse", "C'est là où on a besoin des terroristes", "J'aurais aimé être là avec du gaz sarin pour tous vous fumer"… "Je vis un enfer notamment sur Facebook depuis. Je reçois ça, en boucle", s'est émue la chanteuse dans un tweet, le 20 mai, donnant à voir quelques-uns des messages de haine et d'appels au meurtre qu'elle reçoit en cascade sur les réseaux sociaux.
“En France en 2024 on peut commenter publiquement des posts avec des propos homophobes, des menaces de mort, des menaces de commettre un attentat”, dénonce Hoshi, qui a déjà subi plusieurs déferlements de violence homophobe. Notamment en 2020, après avoir embrassé l’une de ses danseuses sur scène, lors des Victoires de la musique. Trois ans plus tard, en juin 2023, un internaute de 21 ans avait finalement été condamné à huit mois d’emprisonnement, dont six avec sursis. Pas de quoi mettre un terme à la violence qui s’abat régulièrement sur elle : en septembre dernier, la chanteuse révélait avoir de nouveau porté plainte contre une personne qui la harcelait et menaçait de la tuer. Et disait, au micro de France Inter, trouver le temps de la justice “trop long, beaucoup trop long”.
“Il n’y a aucune modération et je sais très bien que si je porte plainte, ça prendra des mois voire des années avant qu’éventuellement une ou deux personnes soient jugées”, a‑t-elle d’ailleurs tweeté le 20 mai, manifestement résignée. “Donc voilà on continue de vivre en faisant comme si tout allait bien. Je supprime les commentaires et je bloque en boucle mais ils existent et il y a des gens malintentionnés derrière ces comptes qui peut-être un jour passeront à l’acte”, prévient Hoshi. Qui rappelle qu’elle n’a pas eu besoin d’être sous les feux des projecteurs pour être victime d’agressions homophobes. “Une dans le collège, une dans la rue. Ce n’est pas à moi de me cacher. C’est eux qui doivent être punis. Les lois existent, il suffit juste de les appliquer.”
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