woman and a baby sitting on the ground
© Katie Emslie

Dépression post-​partum : des résul­tats inté­res­sants pour un déri­vé de la kétamine

Un essai cli­nique, réa­li­sé en Chine, vise à évi­ter la dépres­sion post-​partum chez les mères qui ont déjà subi des symp­tômes dépres­sifs pen­dant leur gros­sesse. Un déri­vé de kéta­mine a été don­né à ces der­nières, avec des résul­tats prometteurs.

Un déri­vé de la kéta­mine don­né à la mère après la nais­sance semble réduire le risque de dépres­sion post-​partum, avance une étude publiée, jeu­di 11 avril, dans le British Medical Journal (BMJ), qui com­porte tou­te­fois d’importantes limites.

L'essai cli­nique, réa­li­sé en Chine, vise à évi­ter la dépres­sion post-​partum chez les mères qui ont déjà subi des symp­tômes dépres­sifs pen­dant leur gros­sesse, une forme de dépres­sion dite pré­na­tale, qui se pour­suit sou­vent après la nais­sance du bébé.

Or, “chez les mères atteintes de dépres­sion pré­na­tale, une seule dose peu éle­vée d’eskétamine, admi­nis­trée peu après l’accouchement, a réduit d’environ trois quarts les épi­sodes dépres­sifs majeurs [dans un délai] de quarante-​deux jours après la nais­sance”, concluent les auteurs de l’essai.

L'eskétamine, don­née ici en injec­tion, sert à la base de pro­duit anes­thé­siant. Mais ses pro­prié­tés anti­dé­pres­sives font l'objet de recherches depuis plu­sieurs années. Certaines auto­ri­tés sani­taires, comme la Food and Drug Administration (FDA) amé­ri­caine, l'ont déjà approu­vée comme antidépresseur.

Cette molé­cule fait néan­moins l'objet de contro­verses en rai­son de son manque d'efficacité face aux dépres­sions les plus résis­tantes, ain­si que des effets secon­daires neu­ro­psy­chiques comme des dif­fi­cul­tés d'élocution ou un sen­ti­ment de dissociation.

À lire aus­si I Deux mois après l’accouchement, une femme sur six est tou­chée par la dépres­sion post-partum

Quelques limites

Ici, les chercheur·euses ont consti­tué un groupe de plu­sieurs cen­taines de mères qui pré­sen­taient des symp­tômes dépres­sifs pen­dant leur gros­sesse. Dans les qua­rante minutes sui­vant l’accouchement, la moi­tié d’entre elles ont reçu une injec­tion d’eskétamine et l’autre, un pla­ce­bo. Quarante-​deux jours plus tard, moins de 7 % du pre­mier groupe avait enre­gis­tré un épi­sode dépres­sif majeur, contre un quart du second groupe.

Des effets secon­daires ont certes été obser­vés en grand nombre, mais ils se résorbent d’eux-mêmes en moins d’une jour­née. Si ces résul­tats semblent plai­der pour une effi­ca­ci­té de l’eskétamine dans cette indi­ca­tion, ils doivent être rela­ti­vi­sés par plu­sieurs limites de l’étude. D’abord, les chercheur·euses n’ont rete­nu que des femmes dont les symp­tômes dépres­sifs sont appa­rus pen­dant la gros­sesse. Ils ont exclu celles qui pré­sen­taient déjà des troubles men­taux avant de tom­ber enceintes. Ensuite, les femmes étu­diées pré­sen­taient des symp­tômes dépres­sifs pré­na­taux plu­tôt légers. Il est donc dif­fi­cile de dire si l’eskétamine est suf­fi­sante quand la dépres­sion pré­na­tale est plus lourde.

Enfin, et sur­tout, l’étude s’arrête un peu plus d’un mois après l’accouchement. On ne peut donc déter­mi­ner à quel point cette injec­tion pro­tège dura­ble­ment de la dépres­sion ou si des effets secon­daires peuvent réap­pa­raître après plu­sieurs semaines.

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