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Photo : Niklas Hamann

Santé au tra­vail : une étude montre une hausse de la souf­france psy­chique, affec­tant par­ti­cu­liè­re­ment les femmes

Santé publique France publie, ce mar­di, une étude mon­trant une aug­men­ta­tion des cas recen­sés d’affection psy­chique, notam­ment des troubles anxieux et dépres­sifs, par les méde­cins du tra­vail. Les femmes sont deux fois plus affec­tées que les hommes.

La fré­quence de la souf­france psy­chique au tra­vail a for­te­ment aug­men­té en France et affecte les femmes deux fois plus que les hommes, selon une étude publiée, mar­di 5 mars, par Santé publique France. Les femmes sont en effet deux fois plus affec­tées que les hommes. 

“En 2019, la pré­va­lence de la souf­france psy­chique en lien avec le tra­vail était plus de deux fois supé­rieure à celle de 2007, avec une aug­men­ta­tion notable à par­tir de 2016, quel que soit le sexe”, expliquent les auteur·rices de l’étude dans le Bulletin épi­dé­mio­lo­gique heb­do­ma­daire. En regar­dant de plus près, cette évo­lu­tion n’est pas homo­gène mais bien gen­rée, les femmes étant “deux à trois fois plus” concer­nées. L’enquête s’appuie sur des don­nées d’enquêtes trans­ver­sales répé­tées, repo­sant sur des méde­cins du tra­vail volontaires. 

Les troubles men­taux des femmes, cau­sés ou aggra­vés par le tra­vail et ses condi­tions d’exécution, sont ain­si pas­sés de 2,4 % en 2007 à 6,2 % en 2018, avant de bais­ser légè­re­ment en 2019 (5,9 %). Les hommes, en revanche, sont moins tou­chés par cette aug­men­ta­tion puisque cette pré­va­lence a pro­gres­sé jusqu’en 2015, a dimi­nué légè­re­ment en 2016 pour remon­ter à 2,6 % les deux années sui­vantes, détaillent les chercheur·euses.

Pour expli­quer ce phé­no­mène, l’étude avance plu­sieurs hypo­thèses, notam­ment “de mul­tiples dété­rio­ra­tions des condi­tions de tra­vail”, mais éga­le­ment “une meilleure infor­ma­tion des pro­blèmes de san­té men­tale, pro­vo­quant une meilleure sen­si­bi­li­sa­tion des méde­cins au diag­nos­tic et une plus ample ver­ba­li­sa­tion des sala­riés”. Devant toutes les autres, les affec­tions psy­chiques les plus fré­quem­ment signa­lées par les méde­cins du tra­vail sont les troubles anxieux et dépres­sifs mixtes, sui­vis des troubles dépressifs. 

Un enjeu de san­té publique

Les sec­teurs pro­fes­sion­nels les plus tou­chés dif­fèrent éga­le­ment selon le genre. Chez les femmes, le risque de souf­france psy­chique liée au tra­vail est appa­ru plus impor­tant
dans les sec­teurs du trans­port et de l’entreposage, de la construc­tion et de l’industrie ; chez
les hommes, dans l’agriculture, cer­taines acti­vi­tés de ser­vices, l’hébergement et la
res­tau­ra­tion.

Autre enjeu rele­vé par l’étude, “le nombre de recon­nais­sances en mala­die pro­fes­sion­nelle de troubles psy­chiques [qui] aug­mente régu­liè­re­ment, [mais] reste faible en l’absence de tableau de mala­die pro­fes­sion­nelle dédié”. Pourtant, la souf­france psy­chique liée au tra­vail est un véri­table “enjeu de san­té publique”, qui a de “graves consé­quences sur la qua­li­té de vie des tra­vailleurs tou­chés” mais aus­si un “coût pour la socié­té”, affirment-​ils.

Pour pal­lier cette aug­men­ta­tion dif­fé­ren­ciée selon le genre et le sec­teur d’activité, les chercheur·euses évoquent la mise en place de “poli­tiques visant à réduire les inéga­li­tés entre les sexes dans les sec­teurs les plus à risque” pour contri­buer à une “répar­ti­tion plus équi­table des expo­si­tions pro­fes­sion­nelles” et avoir “pos­si­ble­ment un impact posi­tif sur la san­té men­tale des sala­riées”.

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