D’ici à 2025, trois villages du Finistère accueilleront des "villages fratries", des structures d’accueil qui permettront aux enfants confié·es à l’aide sociale à l’enfance (ASE) de ne pas être séparé·es de leurs frères et sœurs.
À l’initiative du département finistérien, les communes de Treffiagat, de Pleyben et de Plouzévédé accueilleront trois "villages fratries", des structures d’accueil pour les enfants confiés à l’ASE, qui permettront à ces enfants de ne pas être séparé·es de leurs frères et sœurs lors de leurs placements. Ces "villages fratries" tentent de répondre à une réalité pour le département : "418 fratries, soit 1 049 enfants, ont été confiés à l’aide sociale à l’enfance. 66 % des fratries sont aujourd’hui séparées, soit dans différentes familles, soit dans différents foyers. Normalement, l’endroit du placement se fait en fonction de l’intérêt de l’enfant, mais avec le manque de place que nous connaissons, ils vont là où l'on peut les prendre en charge", explique Maël de Calan, le président du conseil départemental du Finistère, au quotidien Ouest France. "Le but est de faire rester les mineurs non loin d’où ils sont dans un cadre familial, en fratrie. Ce modèle nous semble vertueux : il a été montré qu’il y a un lien très fort entre les uns et les autres : les grands font attention aux petits", poursuit-il.
Concrètement, ces "villages fratries" pourront chacun accueillir trente jeunes et seront organisés autour de cinq maisons de six enfants chacune. Pour assurer l’accompagnement de ces jeunes habitant·es, des éducateur·rices seront présent·es en permanence mais n’y résideront pas. Un·e maître·sse de maison assurera les courses, la cuisine et autres tâches ménagères. Une personne sera également chargée de l’entretien des locaux.
Lire aussi l Un rassemblement aujourd’hui à Paris en mémoire des “victimes de l’aide sociale à l’enfance”
Une promesse tenue
Cette initiative relève d’une plus ancienne. En effet, en 2022, le département du Finistère présentait dix mesures qu’il s’engageait à respecter quant à la protection de l’enfance. Parmi ces dix mesures : "créer 90 places d’accueil pour les fratries" y figure. Promesse tenue, donc, pour le département, puisque le 15 mars dernier se tenait l’inauguration du chantier de la maison d’accueil située à Plouzévédé, qui devrait être opérationnelle dès la rentrée 2025. "C’est dans une zone pavillonnaire. Les deux écoles et la salle omnisports sont accessibles à pied. Nous mettons à disposition cette parcelle de 5 000 m², où les réseaux sont déjà installés", rapporte Jean-Philippe Duffort, le maire de Plouzévédé, à Ouest France. "Nous prévoyons une enveloppe de 1,5 million d’euros par an pour le fonctionnement d’un village accueillant 25 enfants", explique Maël de Calan à Ouest France.
L'importance du maintien des liens de fraternité et de sororité pour les enfants placé·es avait déjà été mis en avant par SOS Villages d'enfants. Cette association met également en place des infrastructures d'accueil pour les enfants placés sous la responsabilité de l'ASE. "Convaincue que le lien fraternel est une ressource pour le développement de l’enfant, SOS Villages d’enfants met tout en œuvre pour permettre aux enfants accueillis de vivre avec leurs frères et sœurs. L’association propose une prise en charge adaptée à des fratries pour lesquelles les services de l’aide sociale à l’enfance anticipent un placement dans la durée. Les relations fraternelles constituent une ressource pour chaque enfant", explique l'association sur son site.