Iamthanes NIRMAL PURJA NIMS
Portrait de l'alpiniste Nirmal Purja. © Iamthanes / Wikimedia Commons

#SafeOutside : l’alpiniste Nirmal Purja accu­sé d’agressions sexuelles par deux femmes

Des accu­sa­tions d’agressions sexuelles met­tant en cause le célèbre alpi­niste Nirmal Purja font res­sur­gir le hash­tag #SafeOutside. Une enquête du New York Times, publiée il y a quelques jours, met le doigt sur un phé­no­mène bien pré­sent dans ce domaine spor­tif : le har­cè­le­ment sexuel envers les femmes alpinistes.

L’alpiniste népa­lais Nirmal Purja est au cœur d’accusations d’agressions sexuelles, relan­çant le #SafeOutside, appa­ru en 2018 comme le #Metoo des grim­peuses. De son sur­nom Nims Dai, celui qui a été pro­je­té en 2021 au-​devant de la scène par le docu­men­taire Netflix 14×8 000 : aux som­mets de l’impossible, est accu­sé par Lotta Hinsta et April Leonardo. Ces der­nières se sont livrées au quo­ti­dien amé­ri­cain New York Times, don­nant lieu à la consé­quente enquête, parue le 31 mai, Pour les grim­peuses, les dan­gers vont au-​delà des ava­lanches et des tempêtes.

L’alpiniste et ex-​Miss Finlande Lotta Hinsta a décla­ré que Nirmal Purja l’aurait agres­sée lors d’un rendez-​vous pro­fes­sion­nel dans un hôtel au Népal en mars 2023. Ce der­nier l’aurait conduite dans sa chambre, désha­billée mal­gré ses refus et aurait fini par se mas­tur­ber devant elle. La doc­teure cali­for­nienne April Leonardo, elle, était cliente du grim­peur et révèle avoir été agres­sée lors d’une ascen­sion du K2, situé sur la fron­tière sino-​pakistanaise, en juin 2022. Cette der­nière aurait été embras­sée de force et aurait subi des avances agres­sives par la suite. “Je suis dans cette folle ascen­sion. C’est mon guide. Je ne veux rien faire qui puisse me mettre en dan­ger”, se remémore-​t-​elle. Le prin­ci­pal concer­né nie en bloc ces accu­sa­tions. Aucune des deux femmes n’a pour l’heure por­té plainte.

Des agres­sions sexuelles fré­quentes chez les alpinistes

Ces agres­sions sont un phé­no­mène récur­rent dans le milieu de l'alpinisme et de l’escalade. Le col­lec­tif American Alpine Club (AAC) s’en était empa­ré en 2018 sous le hash­tag #SafeOutside. L'AAC avait publié un rap­port la même année poin­tant du doigt un cer­tain nombre d’agressions dans ce contexte spor­tif. A l’époque, 47% de femmes ayant répon­du décla­raient avoir subi une agres­sion sexuelle contre 16% d’hommes. Plus pré­ci­sé­ment, 57% d’entre elles rap­portent des faits de har­cè­le­ment ver­bal et 41% des attou­che­ments non consen­tis. Enfin, 3% des femmes comme des hommes affirment avoir été violé·es lors d’expéditions. Selon le rap­port, cer­taines femmes ont pré­fé­ré réduire ou tout sim­ple­ment arrê­ter les excur­sions en groupe à la suite de ces traumatismes.

Ce qui gan­grène le sport de grimpe semble ne pas avoir de fron­tières. En 2020, Cécile, une ancienne cham­pionne d’escalade fran­çaise, fai­sait part de son trau­ma­tisme à la presse, vingt-​trois ans après les faits. Lorsqu’elle avait 17 ans, son pro­fes­seur d’escalade âgé de cinq ans de plus l’a agres­sée et vio­lée à plu­sieurs reprises. “Un jour, il m’embrasse, je suis stu­pé­faite. Je ne dis rien. Je rentre chez moi en me disant que c’est un déra­page, que ça ne se repro­dui­ra pas. Mais la fois sui­vante, ça va plus loin, c’est un rap­port sexuel, cinq minutes dans la voi­ture. Et encore une fois je ne dis rien”, raconte-​t-​elle. Ces agres­sions se répé­te­ront pen­dant des mois pour Cécile, avant qu’elle ne quitte la ville pour ses études.

Harcèlement tous supports

Mais le har­cè­le­ment conti­nue en ligne : sol­li­ci­ta­tions, mes­sages insis­tants ou encore pho­tos à carac­tère sexuel. Pour se faire entendre, la grim­peuse amé­ri­caine Claire Buhrfeind avait créé, en 2019, un groupe Instagram recen­sant pho­tos et mes­sages inap­pro­priés reçus par les femmes pra­ti­quant ce sport. Ce pre­mier compte a été sup­pri­mé sans expli­ca­tions par le réseau social, tout comme le second créé ultérieurement.

Lire aus­si l Pour l'ex-athlète Emma Oudiou : "Le monde du sport n'est pas en capa­ci­té de bien pro­té­ger les ath­lètes et les vic­times présumées"

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