En France, la notion du consentement s’impose tant bien que mal dans le domaine de la sexualité depuis ces dernières années. Si pour certain·es elle reste complexe à assimiler, l'autrice et formatrice sexuelle Charline Vermont – soit @orgasme_et_moi – propose une brève piqûre de rappel.
![Petit guide pour un consentement bandant, avec @orgasme_et_moi 1 capture decran 2022 09 21 a 11.06.43](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/09/capture-decran-2022-09-21-a-11.06.43-820x1024.jpg)
Avant de faire tomber la chemise et de transpirer dans les chaumières, encore faut-il tâter la température. Car le consentement (et le respect, bordel) est un peu le nerf de la guerre depuis #MeToo : « La sexualité et la santé sexuelle, ça s’apprend, tout comme la communication non violente, les besoins et les limites. La télépathie n’existe pas, ce n’est pas une science infuse », rappelle Charline Vermont, sexothérapeute et enseignante à Sorbonne Université qui prodigue des conseils polissons sur son compte Instagram @orgasme_et_moi. « En France, on a vingt-cinq ans de retard, on croit encore que pour être désirée et validée, il faut être violentée. Or, un mot de plus vaut mieux qu’un humain qui sombre et devient l’ombre de lui-même. »
“On entend trop souvent que le consentement serait un tue‑l’amour antisexe. Mais si ça casse l’ambiance, c’est qu’il n’y avait pas d’ambiance !”
Inutile, cependant, de signer une décharge au préalable : « On entend trop souvent que le consentement serait un tue‑l’amour antisexe. Mais si ça casse l’ambiance, c’est qu’il n’y avait pas d’ambiance ! ». Cette rencontre entre deux « oui » francs et massifs vaut pour les couples au long cours comme pour les coups d’un soir. Et par- ticipe pleinement du jeu érotique en contribuant à faire monter l’excitation, si l’envie exprimée et verbalisée est réciproque chez chacun·e des partenaires. Mille et une manières de la formuler, de façon soft ou salace, pour faire mouiller. En interrogeant sa communauté d’abonné·es, Charline Vermont a récolté quelques perles : « J’ai envie de ce cul, je peux ? » ou encore « Je peux te bander les yeux et m’occuper de toi ? ». Et même une chanson : les paroles de Lady Marmelade (Voulez-vous coucher avec moi, ce soir ?). Le consentement non verbal peut aussi être signifié par un objet savamment placé sur la porte, un petit mot bien tourné, un hochement de tête suggestif, ou encore un geste qui invite à se déboutonner langou- reusement. La thérapeute souligne également l’importance d’une formulation claire pour les personnes neuro-atypiques (sur le spectre autistique, par exemple), chez qui seule une demande explicite peut être comprise. C’est un grand oui !
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