Troubles du désir, de l’orgasme, anesthésie génitale… Si les antidépresseurs sont connus pour altérer la libido, certains sont aujourd’hui accusés de provoquer une dysfonction sexuelle persistante, même après l’arrêt du traitement. Un effet encore méconnu des patient·es… et des médecins.

Longtemps, Hélène1 s’est crue « anormale ». Car, sexuellement, elle ne ressentait rien : ni envie ni plaisir. Et pas même son sexe. « Le néant. » À l’adolescence, pourtant, elle n’avait aucun mal à atteindre l’orgasme lorsqu’elle se masturbait. C’est à cette période, aussi, qu’elle a consulté un psychiatre pour des problèmes de sommeil et qu’elle s’est vu prescrire, pendant cinq mois, un antidépresseur, le Deroxat. « Dès les premières semaines, j’ai senti que le plaisir, l’orgasme, m’échappaient », se souvient cette femme de 37 ans. Peu de temps après, elle vit ses premiers ébats sexuels : « Mais mon sexe était tellement engourdi que je ne sentais même pas qu’on le touchait ! » Avec son deuxième petit ami, le problème perdure : « C’était comme si je me brossais les dents. »
Détracteurs anglo-saxons
Depuis, vingt ans ont passé. « Vingt ans de larmes, de souffrances diverses et de questionnements vains », dit-elle. Au fil du temps, Hélène s’interroge : le Deroxat peut-il être à[…]