La psychiatre Marie-France Hirigoyen et la psychanalyste Caroline Bréhat viennent toutes deux de publier des ouvrages dans lesquels elles s’intéressent à la séparation, puis à la gestion de la coparentalité avec un·e ex toxique voire violent·e. Entretien croisé.
Fruit d’une union, parfois ciment de la relation, les enfants se retrouvent particulièrement exposés quand leurs parents se séparent. Et si ces ruptures sont devenues banales, elles recouvrent des réalités très différentes, pouvant aller jusqu’à des situations de manipulation, voire d’emprise.
Alors que nombre de travaux ont porté sur les violences conjugales ces dernières années, deux psys s’intéressent dans leurs derniers ouvrages à l’étape d’après : les effets de ces tensions sur les enfants, victimes encore trop souvent invisibilisées des conflits entre leurs parents. Dans Séparations avec enfants. Conflits, violences, manipulations (La Découverte), Marie-France Hirigoyen, psychiatre et thérapeute familiale systémique (une approche qui part du principe qu’une famille constitue un système dont tous et toutes les membres sont interdépendant·es, et que les troubles psychologiques ou comportementaux de l’un·e résultent d’un dysfonctionnement interactionnel de la famille) poursuit son travail sur les violences psychologiques dans le couple. La psychanalyste et spécialiste des liens toxiques Caroline Bréhat publie, quant à elle, Rester parent avec un ex toxique. Échapper au piège de l’escalade et protéger son enfant (Éditions Eyrolles), dans lequel elle analyse l’emprise toxique et ses effets sur l’enfant, mais aussi sur l’autre parent.
Toutes deux élaborent des pistes de communication pour mieux protéger les enfants, dont les perturbations psychiques dans ce type de configurations sont encore parfois sous-estimées, et pointent les dysfonctionnements d’un système judiciaire insuffisamment formé à appréhender ces situations délicates. Entretien croisé.
Causette : Dans le cadre d’une séparation conflictuelle, quels risques[…]