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© Jelleke Vanooteghem Chuzev / Unsplash

Interdiction des écrans avant 3 ans et du télé­phone avant 11 ans : “Un cadre dans lequel on peut négo­cier avec ses enfants”

Le rap­port sur les écrans, qui va être remis à Emmanuel Macron ce mar­di 30 avril et pré­co­nise notam­ment une inter­dic­tion aux moins de 3 ans, vise à gui­der les parents et non à impo­ser des contraintes par la loi, explique l’un de ses auteur·rices, le psy­chiatre addic­to­logue Amine Benyamina. 

“On ne met­tra pas un poli­cier devant chaque foyer”, a décla­ré, ce mar­di matin sur RTL, le psy­chiatre addic­to­logue Amine Benyamina, qui a copré­si­dé, avec la neu­ro­logue Servane Mouton, la com­mis­sion de tra­vail sur le rap­port concer­nant les consé­quences des écrans sur les enfants deman­dé en jan­vier par Emmanuel Macron.

Le chef de l'État se ver­ra remettre dans la jour­née ce rap­port, dans lequel une com­mis­sion d’expert·es com­po­sée de dix membres alerte sur "la réa­li­té de l’hyperconnexion subie des enfants" et "les consé­quences pour leur san­té, leur déve­lop­pe­ment, leur ave­nir", mais aus­si pour l’avenir "de notre socié­té, notre civi­li­sa­tion".

Lire aus­si I Temps d’écran des enfants : un groupe d'expert·es pro­po­se­ra des “recom­man­da­tions de régu­la­tion”, dit Catherine Vautrin

Les prin­ci­pales pré­co­ni­sa­tions de ce rap­port ont déjà été détaillées dans la presse lun­di soir. Elles com­prennent notam­ment une inter­dic­tion totale des écrans aux enfants de moins de 3 ans et par la suite, un accès extrê­me­ment limi­té jusqu’à 6 ans. Les expert·es recom­mandent aus­si d’interdire tout télé­phone por­table avant 11 ans et de n’y inté­grer Internet qu’à par­tir de 13 ans.

Mais les parents “ne doivent pas être affo­lés”, a pré­ve­nu Amine Benyamina, expli­quant que ce rap­port consti­tuait avant tout “une forme de guide”.Ce n’est pas quelque chose qu’il [faut] impo­ser, a‑t-​il pour­sui­vi. Le pré­sident, avec toute la force qu’il peut avoir, ou tous les pré­si­dents du monde ne pour­ront pas venir légi­fé­rer dans les foyers.”

Lire aus­si I Najat Vallaud-​Belkacem : “Les écrans sont des squat­teurs de nos vies”

Selon le psy­chiatre, l’idée est d’abord de four­nir aux parents un outil de dis­cus­sion avec leurs enfants. “Vous avez un cadre dans lequel vous pou­vez peut-​être négo­cier avec vos enfants en disant : ‘Il y a des gens qui réflé­chissent, des gens qui connaissent le sujet et pré­co­nisent ce genre de choses’.”

À ce titre, il a assu­ré que le rap­port avait une grande rigueur scien­ti­fique, alors que l’effet délé­tère des écrans sur les enfants est loin de faire l’objet d’un consen­sus chez les chercheur·euses. “On a consul­té et com­pul­sé la lit­té­ra­ture et à chaque fois que ce n’était pas très clair, on a pro­po­sé des choses dans la pru­dence, a insis­té le psy­chiatre. L’écran peut être un outil mais pas une fina­li­té, c’est ce qu’on essaie de poin­ter.

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