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© Gaelle Marcel / Unsplash

Temps d’écran des enfants : un groupe d'expert·es pro­po­se­ra des “recom­man­da­tions de régu­la­tion”, dit Catherine Vautrin

Le groupe d’expert·es composé de professionnel·les de santé, de spécialistes du développement des enfants, d’acteur·rices de l’industrie, de sociologues, de philosophes, ou encore acteur·rices du monde associatif, doit rendre son rapport en avril.

Selon Santé publique France, un enfant de deux passe en moyenne cinquante-six minutes par jour devant un écran. Lors de sa conférence de presse XXL du 16 janvier dernier, le président de la République avait indiqué vouloir s’attaquer à ce sujet, alors que les professionnel·les de la petite enfance alarment depuis des années sur les conséquences pour le développement cognitif des enfants.

Jeudi, lors d’une conférence de presse, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé qu’un groupe d’experts rattaché à l’Élysée a été chargé d’évaluer l’impact des écrans sur les jeunes pour proposer “des recommandations de régulation” chez les enfants et des mesures d’accompagnement pour les adultes.

Catherine Vautrin a indiqué qu’Emmanuel Macron a constitué “un groupe d’experts, issu d’horizons divers” (professionnel·les de santé, spécialistes du développement des enfants, acteur·rices de l’industrie, sociologues, philosophes, acteur·rices du monde associatif…). Leurs conclusions, attendues “en avril”, devront “faire émerger un consensus scientifique sur les conséquences des écrans sur la santé des jeunes”.

"Prévenir, informer, aider"

Le groupe aura aussi à “évaluer l’efficacité de l’ensemble des dispositifs” déjà mis en place et devra “proposer des recommandations de régulation concernant l’utilisation des écrans chez les enfants et l’accompagnement des adultes”, a détaillé la ministre. “Je pense qu’il n’y a pas un parent qui ne souhaite pas être le plus informé possible de la manière dont il doit protéger son enfant”, a-t-elle jugé. Les parents sont “parfois décontenancés par la dispersion des acteurs et des dispositifs existants”, a-t-elle ajouté. 

Interrogée sur l’idée de décréter des interdictions, la ministre a semblé écarter cette possibilité : “On n’est pas au cœur de chaque foyer. En revanche, prévenir, informer pour aider, c’est beaucoup plus efficace.”

Emmanuel Macron n'avait, lui, pas exclu mi-janvier qu'il y ait "des interdictions" et des "restrictions" dans l'usage des écrans par les enfants, après avoir réuni une première fois le groupe d'experts. 

Selon une enquête Ifop pour la Fondation pour l’enfance, réalisée en novembre, 71 % des parents des enfants de moins de 6 ans ont constaté des effets négatifs sur le comportement de leur progéniture avec l’exposition aux écrans. Environ 96 % des parents estiment que l’usage des écrans affecte le développement des enfants, mais aussi le sommeil ou l’environnement affectif. 

Quelque 40 % des parents se disent dépassés par l’usage des outils numériques en famille, quand 48 % en ont une utilisation stricte et contrôlée, selon l’enquête publiée jeudi auprès de six cents parents d’enfants de moins de 6 ans et trois cents sages-femmes et puéricultrices.

Lire aussi l Ordinateurs, tablettes… Plus de la moitié des enfants de 5 ans et demi ont accès aux écrans en France, selon l'Insee

Du côté des professionnel·les de la petite enfance, 72 % estiment que les parents ne sont pas suffisamment informés des étapes du développement cognitif et émotionnel du jeune enfant et 68 % des impacts du numérique sur celui-ci.

Les professionnel·les jugent que les recommandations des autorités de santé sur l’usage des écrans par les tout petits sont claires (91 %) et facilement applicables (75 %), un sentiment partagé par une majorité de parents (71 %).

Une inquiétude mondiale

Les préoccupations françaises actuelles au sujet de l'exposition aux écrans des jeunes résonnent avec celles d'autres pays. En Espagne, le gouvernement vient de proposer aux régions d'interdire totalement l'usage du téléphone portable au primaire (comme c'est déjà le cas en France) et de le limiter strictement au collège et au lycée à un usage éducatif en classe si le professeur le demande.

Quant aux États-Unis, le Congrès américain a passé sur le grill, mercredi 31 janvier, les patrons des principaux réseaux sociaux au sujet des conséquences parfois dramatiques pour les jeunes de l’exposition à ces plateformes, dans un contexte d’une série de suicides d’adolescent·es harcelé·es. L’ensemble des observateur·rices s’est accordé pour dire que l’exercice a coûté cher à Mark Zukerberg, patron de Meta (Facebook, Instagram), dont les plates excuses aux familles de ces ados ont semblé bien éloignées de leurs souffrances.

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