Juliette Armanet ravive la flamme avec son nou­vel album "Brûler le feu"

L’autrice-compositrice-interprète porte l’amour à son point d’incandescence avec Brûler le feu, un deuxième album solaire qui affole le palpitant.

Juliette Armanet est-​elle une dan­ge­reuse pyro­mane ? Qu’on se ras­sure, dans Brûler le feu, la chan­teuse souffle seule­ment sur les braises de l’amour et du dan­ce­floor. Contrairement aux incen­dies qui ont rava­gé la pla­nète cet été, ses flammes ont même une ver­tu cathar­tique et répa­ra­trice. « Il y a quelque chose dans mon inti­mi­té et dans ce que nous avons vécu col­lec­ti­ve­ment en 2020 qui appe­lait une forme de résur­rec­tion, confie la jeune femme, rayon­nante en cette mati­née d’été indien. Je ne vais pas men­tir, ce disque n’a pas été facile à faire. »

C’est un refrain que l’on entend sou­vent chez les artistes : l’angoisse du deuxième album. À 20 ans ou à 37 ans, l’âge de Juliette Armanet, l’appréhension reste la même, sur­tout quand le pre­mier essai a été un suc­cès. « On res­sent une grosse pres­sion, on a peur de ne pas être à la hau­teur, de se plan­ter. On craint aus­si que la magie avec le public n’opère plus. C’est comme un deuxième rendez-​vous amou­reux : on pense avoir ren­con­tré l’homme ou la femme de sa vie et avant de se revoir, on se demande si on va tou­jours se plaire autant. » 

Disque de cœur

En matière d’amour, Juliette Armanet est une experte. Ses titres ne parlent que de ça : à la folie, L’Amour en soli­taire, Manque d’amour… « C’est le sujet qui m’intéresse le plus. Je suis une amou­reuse de l’amour. J’aime les émois que ce sen­ti­ment sus­cite. Mais dans Brûler le feu, l’amour a chan­gé. Il est moins ado­les­cent, plus brû­lant, autant dans le désir que dans la dou­leur. L’un des titres de l’album s’intitule Sauver ma vie. C’est mon I Will Survive. Il repré­sente les chaînes que l’on doit bri­ser pour être une amou­reuse libé­rée. » Brûler le feu est donc un disque de cœur. Un cœur bat­tant. « J’ai pris énor­mé­ment de plai­sir à dan­ser sur scène pen­dant la der­nière tour­née, à res­sen­tir phy­si­que­ment la musique. Cela a beau­coup influen­cé les com­po­si­tions. » Les mor­ceaux, taillés pour la scène, ont été écrits en soli­taire dans le stu­dio La Fabrique, à Saint-​Rémy-​de-​Provence, puis ont pro­fi­té de l’énergie col­lec­tive appor­tée par dif­fé­rents collaborateurs.

La pia­niste aurait pu se repo­ser sur ses « bal­lades Amarnet ». Une for­mule pia­no, voix et texte qui balance pas mal dans la veine Michel Berger-​France Gall. Elle a pré­fé­ré ajou­ter une part d’inconnu à l’équation, prendre des risques. En tra­vaillant avec le pro­duc­teur élec­tro SebastiAn, elle a recher­ché le choc des cultures. La col­li­sion est le meilleur moyen d’obtenir des étin­celles. « Pour le mor­ceau Vertigo, j’avais des cou­plets avec des des­centes d’accord à la William Sheller. Lui est arri­vé avec une ryth­mique à la Frank Ocean. Ça a don­né lieu à des casse-​têtes, mais c’était pas­sion­nant de bous­cu­ler mes repères. » 

Le résul­tat est un accord par­fait entre une varié­té fran­çaise élé­gante et une effi­ca­ci­té popu­laire très amé­ri­caine. Avec son titre en forme de para­doxe, Brûler le feu est une œuvre très cohé­rente sur laquelle plane le fan­tôme de Christophe. « Il est un peu mon guide spi­ri­tuel, recon­naît Juliette Armanet. Il a tou­jours osé, quitte à se trom­per. “Brûler le feu”, ça veut dire se mettre en dan­ger, être plus fort que ce qui nous consume. » C’est beau comme un haï­ku allu­mé par Johnny Hallyday.

juliette armanet digital artwork a

Brûler le feu, de Juliette Armanet. Romance/​Universal.
En tour­née à par­tir de jan­vier. Les 16 et 17 février à L’Olympia, à Paris

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