Séries : notre sélec­tion du mois de novembre 2021

"Hierro", sai­son 2

OK, de plus en plus de thril­lers déploient leurs intrigues autour de per­son­nages fémi­nins forts et ins­pi­rants. Mais celui-​là est à part. D’abord à cause du cadre, une petite île des Canaries – El Hierro, c’est elle –, belle et ­aus­tère. Dépaysement assu­ré ! Ensuite, parce que son héroïne est aus­si pug­nace qu’atypique. Candela Montez, une juge peu amène, élève seule son fils han­di­ca­pé et se fout des tra­di­tions insu­laires. Sanglée dans ses petites robes noires, juchée sur ses talons de 6 cen­ti­mètres, elle affronte sans crainte des affaires explo­sives, tout en for­mant un duo déto­nant, jamais cli­ché, avec le tra­fi­quant Antonio Diaz. Un per­son­nage com­plexe, bien écrit et sur­tout remar­qua­ble­ment inter­pré­té par Candela Peña. Impeccable, à tout point de vue ! 

Hierro (sai­son 2), de Pepe Coira. Les sai­sons 1 et 2 sont dis­po­nibles en inté­gra­li­té
sur Arte.tv jusqu’au 26 novembre.

"L'Imposture"

D’après une his­toire vraie, qui fit grand bruit en Angleterre dans les années 1990, L’Imposture (Deceit) retrace le par­cours d’une femme offi­cier de police. Ambitieuse, déter­mi­née, elle accepte de ser­vir d’appât sexuel sous un faux nom pour pié­ger un tueur en série pré­su­mé. Une mis­sion qui se révé­le­ra désas­treuse : pour le sus­pect, fina­le­ment inno­cen­té, comme pour l’inspectrice – affec­tée psy­cho­lo­gi­que­ment par cette affaire, elle quit­te­ra la police juste après. Certes, l’ambiance de ce polar bri­tan­nique est sor­dide à sou­hait. Un peu trop, peut-​être. Mais cette mini­sé­rie, por­tée par l’actrice irlan­daise Niamh Algar, reste néan­moins très inté­res­sante pour ce qu’elle raconte de la vision des femmes dans un monde d’hommes. 

L’Imposture, de Niall MacCormick. Minisérie de 4 épi­sodes de 60 min. Sur Polar+ et MyCanal. 

"This Way Up" sai­son 2

Drôle de pari que de choi­sir pour héroïne une jeune prof sor­tant d’une dépres­sion ner­veuse ! Drôle, oui, en effet. Et plus encore : tou­chant, lou­foque, brillant, This Way Up est l’un des shows qui ont car­ton­né en 2019 en Grande-​Bretagne avant de pro­je­ter sa belle force « mélan­co­mique » de ce côté-​ci de la Manche. C’est dire si l’on atten­dait sa sai­son 2 avec impa­tience… De fait, elle est irré­sis­tible ! 
Déjà, Aisling Bea, sa déca­pante créa­trice, autrice et actrice prin­ci­pale, conti­nue d’y creu­ser le sillon plai­sant de la rom-​com en lui injec­tant tou­jours autant de vannes. D’autant plus per­cu­tantes qu’elle les pro­fère de sa belle voix grave d’Irlandaise (accent chan­tant à la clé) ! Reste que si la rela­tion entre Aine – sa prof génia­le­ment fofolle – et Richard – le père aus­tère d’un de ses élèves – se concré­tise comme il se doit avec charme et humour, le gouffre du doute et du désen­chan­te­ment n’est jamais loin. 
En clair, la tris­tesse, sinon l’émotion, affleure tou­jours der­rière la blague. Une ligne dra­ma­tique qu’Aisling Bea explore à tra­vers la rela­tion fusion­nelle que la brune Aine entre­tient avec la rousse Shona, sa sœur aînée (épa­tante Sharon Horgan)… Et c’est là que bat le cœur de cette sai­son 2 : dans l’amour si sou­dé entre ces deux sœurs a prio­ri anta­go­nistes (Shona est une femme d’affaires accom­plie). à la fois dévo­rant et récon­for­tant, il irrigue ces six nou­veaux épi­sodes et intrigue. Quel manque ou quelle fra­gi­li­té ori­gi­nelle cache-​t-​il ? Ah la la, vive­ment la sai­son 3 !

This Way Up (sai­son 2), d’Aisling Bea. Série de 6 épi­sodes de 26 min. Sur Canal+ Séries à par­tir du 25 octobre, et sur MyCanal.