Des obsèques dans une salle de concerts, une chorégraphie dans un crématorium, ou encore un discours à la Desproges… Certain·es n’ont pas peur de s’affranchir des conventions pour rendre hommage à leurs défunt·es. Et leur deuil s’en porte mieux !
« On a beau être des bourgeois, ce jour-là, il n’était pas question de s’embarrasser des codes. Et peu importe si ça choquait. On voulait être dans le vrai », raconte Juliette, 59 ans, après avoir organisé l’enterrement de son père âgé de 89 ans, deux mois plus tôt. Comme elle, les Français sont de plus en plus nombreux à s’autoriser des funérailles peu conventionnelles pour leurs proches. Devant l’augmentation du nombre de cérémonies laïques (un souhait pour 26 % des Français 1) et la demande en hausse de crémations (63 % des Français déclarent vouloir une crémation 1), une révolution funéraire est en cours. Pour combler le manque d’offres quand on souhaite célébrer la mort autrement, certaines familles prennent part à l’organisation des obsèques aux côtés des pompes funèbres et apportent leur touche perso. Et il semblerait que ça les aide à se reconstruire. D’après une enquête menée en 2016 à l’occasion des premières assises du funéraire, 70 % des personnes déclaraient que cette implication avait eu un impact positif sur leur deuil 2. Fanny, 28 ans, en témoigne : « Repenser à la cérémonie de ma mère et me dire que j’ai réussi à lui organiser un moment frais et léger, qui ne soit pas centré sur sa mort, mais sur la femme haute en couleur qu’elle était, me rend heureuse. » Alors, prêts à oublier le protocole ?

Delphine, 47 ans, « Une choré et Freddie Mercury »
« Douze jours avant la mort de Christine, ma compagne gravement malade, je l’avais interrogée sur sa cérémonie de départ. Elle souhaitait être incinérée au Père-Lachaise et tenait à ce que nous diffusions Le Wagon, des Charbonniers de l’enfer, une chanson québécoise qu’on adorait. Elle voulait aussi que ses cendres soient répandues à Berlin, en Écosse, dans les Alpes et au sommet de la montagne de Lure, en Haute-Provence. C’était tout. Pour le reste, elle me faisait confiance. Je me souviens avoir préparé le diaporama photo, diffusé lors de ses obsèques, dans sa chambre d’hôpital, tout en la veillant. Elle est partie le 29 août 2016. J’ai voulu que la cérémonie ait lieu très vite. Je ne voulais pas la laisser seule dans la chambre mortuaire. Sa maman, ses ami·es et moi avons rempli son cercueil d’objets qui nous tenaient à cœur : une sculpture représentant un cheval, un poème,[…]