Les intitulés de certains projets de loi promettent monts et merveilles, au point d’apparaître parfois en contradiction avec le contenu des textes eux-mêmes.

Bardée des couleurs nationales, la tour Eiffel claironne : « Bienvenue en France ». Munis de ce logo si original et de ce sympathique slogan, le Premier ministre Édouard Philippe et sa ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, présentent, en novembre dernier, le décret actant leur « Stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux ». Parmi les affriolantes mesures : une multiplication par dix des droits d’inscription à la fac pour les étranger·ères hors Union européenne. Aussi incroyable que cela paraisse, aucun des pontes de la communication qui hantent les couloirs du pouvoir ne semble avoir vu la contradiction entre ce chaleureux « Bienvenue en France » et l’augmentation vertigineuse des frais d’études pour les étranger·ères…
Emmanuel Macron et ses ministres ne sont pas les premier·ères à se servir de l’arme réglementaire ou législative pour dérouler leur communication politique. Nicolas Sarkozy, en son temps, était passé maître dans l’effet de manche « un fait divers, une loi ». Mais, depuis deux ans, le contenu des plans d’action et projets de loi du gouvernement prend parfois carrément le[…]