Archéologue de la préhistoire, Ségolène Vandevelde explore le temps en étudiant la suie figée sur les parois des grottes. Chercheuse et enseignante, la trentenaire s’affirme comme la relève féminine et féministe d’une discipline longtemps restée un bastion masculin.
Causette : Comment est née votre passion pour l’archéologie ?
Ségolène Vandevelde : Quand j’étais en troisième, j’ai participé à des fouilles à l’ancien palais royal de Berlin, en Allemagne. J’ai vite été intéressée par le côté complet d’un métier où l’on met les mains dans la terre tout en gardant des dimensions intellectuelles et artistiques. Plus tard, j’ai suivi une licence d’anthropologie au Québec. En Amérique du Nord, la discipline touche aussi bien à l’archéologie qu’à l’ethnologie ou à l’anthropologie biologique – l’étude du squelette humain, de l’évolution, etc. Elle n’oblige pas à choisir entre sciences humaines et naturelles. L’archéologie me permet aujourd’hui de conserver cette vision d’ensemble. On recueille des traces que l’on interprète grâce à toutes ces matières connexes pour comprendre l’humanité.
Et votre intérêt pour la préhistoire ?
S. V. : Il est venu par hasard. Je me suis retrouvée à fouiller avec une amie dans la grotte Mandrin((La grotte Mandrin est située en[…]