Après quarante jours de mobilisation historique et alors que l’ex-directeur de Valeurs actuelles a pris ce mardi 1ᵉʳ août la tête de la rédaction, les journalistes du JDD ont arrêté leur grève.
« Face à notre actionnaire, nous n'avons pas gagné. » Malgré quarante jours de mobilisation historique, ça y est, le journaliste d’extrême droite, Geoffroy Lejeune, a pris ses fonctions à la tête du Journal du dimanche (JDD) ce mardi 1ᵉʳ août, et ce, malgré l’opposition quasi-totale des journalistes de la rédaction et une mobilisation sans précédent. Un accord a été conclu entre les organisations syndicales, la société des journalistes et la direction de l'hebdomadaire. « Cette signature implique la levée de la grève votée depuis 40 jours par la rédaction », indique la Société des journalistes du JDD dans un communiqué.
Cet accord devrait permettre aux journalistes de quitter le navire dans de bonnes conditions. Largement voté par les salarié·es grévistes (94%), il devrait être présenté aux salarié·es cet après-midi lors d'une réunion. « Si nous avons remis sur la place publique l’enjeu de l’indépendance des rédactions, face à notre actionnaire, nous n’avons pas gagné. Aujourd’hui, Geoffroy Lejeune prend ses fonctions. C’est dans une rédaction vide qu’il entrera. Des dizaines de journalistes refusent de travailler avec lui et devraient quitter le JDD », explique la Société des journalistes du JDD dans le communiqué.
Pour rappel, l’annonce en juin de l’arrivée de l’ancien directeur de Valeurs actuelles à la tête de l’hebdomadaire dominical, faisait craindre le pire à la rédaction. Les journalistes ont refusé dans un premier temps son arrivée, puis ont réclamé deux choses à leur direction : des conditions de départ satisfaisantes et la signature d'une charte déontologique interdisant « toute publication de propos racistes, sexistes et homophobes ». Si un accord a été trouvé, le groupe Lagardère, qui détient le JDD, a refusé de signer la charte éthique.
Le site du JDD doit reprendre son activité dès mardi, et la version papier du journal revenir dans les kiosques « à partir de mi-août », a précisé Lagardère dans un communiqué.
Un espoir réside toujours dans deux propositions de loi visant à protéger l’indépendance des rédactions. L’une, transpartisane, a été déposée à l’Assemblée nationale par la députée écologiste Sophie Taillé-Polian. L’autre, au Sénat, par le sénateur socialiste David Assouline. « Ma PPL est très simple : elle soumet la nomination du directeur de la rédaction d'un média à la validation de l'équipe rédactionnelle. Les aides à la presse accordées au média en question seront alors conditionnées à cette validation effective de l'équipe rédactionnelle », a expliqué ce dernier à Causette lors d'un rassemblement de soutien devant le ministère de la Culture vendredi dernier.
