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© Jean-Christophe Windland / Wikimedia Commons

La polé­mique autour du lycée pri­vé Stanislas ne fai­blit pas, Paris coupe ses subventions

Accusée de “dérives” dans un rapport officiel, la très élitiste école privée fera l’objet d’un “plan d’action” suivi avec “rigueur”, a déclaré la ministre de l’Éducation. Alors que la direction de l’établissement nie en bloc, la ville de Paris a quant à elle annoncé suspendre provisoirement son financement à Stanislas.

Le lycée privé Stanislas continue de faire parler de lui, dans le sillage de la révélation, mardi par Mediapart, d’un rapport jamais rendu public fustigeant des “dérives” homophobes et sexistes au sein de l’établissement. Ce rapport “a été commandé en février 2023, et bouclé début août 2023. Et aussitôt Gabriel Attal [alors ministre de l’Éducation, ndlr] a demandé au rectorat et à l’inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque quinze mesures”, a affirmé Amélie Oudéa-Castéra sur France 2 mercredi 17 janvier. Ce plan “sera suivi avec toute la rigueur nécessaire”, a ajouté la ministre, dont les propos dézinguant l’école publique créent la polémique depuis la semaine dernière. Ses enfants sont par ailleurs scolarisés à Stanislas, école privée catholique sous contrat, qui accueille 3 500 élèves, de la maternelle aux classes préparatoires.

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La direction nie toutes dérives

La direction de Stanislas et le diocèse de Paris jugent pour leur part que ce rapport d’inspection de l’Éducation nationale ne valide pas les graves reproches relayés dans plusieurs récentes enquêtes journalistiques. Le directeur de l’école, Frédéric Gautier, s’est “étonné” de la publication du rapport et affirme dans un communiqué publié mardi que les inspecteur·rices “ne confirment pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme mis en avant par les articles de presse”. Une défense également relayée par Amélie Oudéa-Castéra, qui a déclaré “que ce rapport ne remonte aucun fait d’homophobie ni aucun cas de harcèlement. Le seul cas d’homophobie a fait l’objet d’un signalement au procureur via la procédure de l’article 40". Le proviseur a néanmoins ajouté prendre “acte des quatorze préconisations du rapport”. Celles-ci “doivent faire l’objet d’un travail approfondi avec le rectorat de Paris”, a-t-il ajouté dans un second communiqué mercredi, précisant que l’établissement a “en interne commencé à travailler” sur les préconisations qui dépendent de sa “responsabilité”.

La direction diocésaine de l'enseignement catholique de Paris a quant à elle estimé qu'"à l'exception d'un seul cas" qui "a été traité en mettant fin aux fonctions de la personne concernée", il n'a "pas été fait état de sanctions possibles dans nos échanges avec l'administration" ou "d'irrégularité grave". Elle affirme également que "la mission [d'inspection] [lui] a indiqué ne pas confirmer les accusations qui avaient motivé cette enquête".

Répercussions

Dans un article publié mercredi soir, Mediapart a cependant révélé de nouveaux documents attestant la tenue de propos à caractère homophobe dans l’enceinte de l’établissement au début des années 2010. Les sénateurs communistes Ian Brossat (Paris) et Pierre Ouzoulias (Hauts-de-Seine) ont pour leur part annoncé “saisir aux côtés de SOS Homophobie la justice” au vu des conclusions du rapport. Ils déclarent ainsi effectuer “un signalement au procureur de Paris au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale” et saisir “par voie d’avocat le préfet de Paris pour demander le déconventionnement du lycée”.

Le rapport officiel de l’Éducation nationale relève notamment “des dérives dans l’application du contrat d’association” de l’établissement avec l’État, comme l’obligation de suivre des cours de catéchisme, contraire à la loi. Il fait aussi état de “dérives” idéologiques : “Certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Église catholique, par exemple sur l’IVG” ou “susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité”.

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Mercredi soir, la Ville de Paris a annoncé qu’elle allait suspendre provisoirement son financement à Stanislas, en attendant des “clarifications” de la part de l’État, en particulier sur le plan d’action demandé à l’établissement. Pour l’année scolaire 2022-2023, elle avait versé plus de 1,3 millions d’euros pour les écoles maternelle, élémentaire et le collège.

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