Empêchées par les mesures sanitaires de la Covid-19 de se regrouper dans la rue pour demander la « panthéonisation » de Gisèle Halimi, des militantes féministes organisent ce dimanche 11 octobre une mobilisation sur les réseaux sociaux.

Des pancartes déterminées, des selfies combattifs et des Tweet à Emmanuel Macron. Après avoir recueilli plus de 32 000 signatures en faveur de la « panthéonisation » de Gisèle Halimi grâce à une pétition lancée en août sur Change.org, la militante féministe Louise Dubray et ses soutiens entendent provoquer un raz-de-marée numérique sur le sujet, dimanche 11 octobre. Objectif ? « Placer le hashtag #GisèleHalimiAuPanthéon en top des tendances sur Twitter afin de pousser Emmanuel Macron à agir. »
Ce 11 octobre marquera le 48e anniversaire du procès de Bobigny, où l’avocate gagnera la relaxe de sa cliente, une mineure qui a avorté après un viol. Dans le cadre de cette commémoration, et en raison des restrictions sanitaires limitant tout rassemblement à moins de dix personnes dans de nombreux centres urbains du pays, les militantes féministes et la plateforme Change.org invitent donc tout un chacun (et toute une chacune !) à soutenir la cause en ligne. On peut se prendre en photo avec une pancarte #GisèleHalimiAuPanthéon, interpeller le compte Twitter d’Emmanuel Macron, ou encore développer, en exprimant pourquoi il faut que l’infatigable avocate des droits des femmes devienne la sixième femme de notre mausolée républicain, sis dans le Ve arrondissement parisien. Elle rejoindrait ainsi Simone Veil, les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, la physicienne et chimiste Marie Curie, et Sophie Berthelot, femme du chimiste Marcellin, qui avait demandé que sa dépouille ne soit pas séparée de celle de son épouse (peut-être que lui savait que derrière chaque grand homme…).
Lire aussi : Panthéonisation de Gisèle Halimi : aux grandes femmes, la patrie reconnaissante ?
Les pétitionnaires le martèlent : au-delà du procès de Bobigny, qui permit à la société française de se rendre compte de l’infamie que représentait l’interdiction de l’avortement, Gisèle Halimi est aussi celle qui secouera suffisamment les tribunaux pour que les viols soient pénalisés comme des crimes (1980) et que l’homosexualité soit, elle, décriminalisée (1982). C’est pour toutes ces raisons que dix personnes, dont six noms ont été révélés (Claire Charlès, du collectif féministe Les effronté·es, Louise Dubray, lanceuse de la pétition, Danielle Simonnet, conseillère de Paris, France Insoumise, Sanhadja Akrouf, militante féministe franco-algérienne, Céline Piques pour Osez le féminisme ! et Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris EELV) mèneront un happening devant le Panthéon dimanche à 13 heures.
Malgré son immense œuvre laissée en héritage et la popularité dont elle bénéficie en France, Gisèle Halimi n’a toujours pas reçu l’hommage national qu’Emmanuel Macron avait promis en septembre.