À l’occasion de l’événement culturel du Voyage à Nantes, Fontaine, la figure pissante d’Elsa Sahal, s’installe dans le bassin de la Place royale du 8 août au 27 septembre. Drôle, provocante et féministe, ce Manneken-Pis au féminin est un véritable manifeste pour le droit des femmes dans l’espace public.
Uriner debout comme un acte féministe : c’est la proposition de l’artiste française Elsa Sahal à travers sa sculpture pissante. À l’occasion du Voyage à Nantes, parcours poétique et culturel proposé chaque été à travers la cité des ducs de Bretagne, l’œuvre prend ses quartiers ce samedi 8 août — jusqu’au 27 septembre — dans le bassin de la fontaine monumentale de la Place royale. Baptisée Fontaine, « comme un pied de nez à l’urinoir renversé de Marcel Duchamp, œuvre manifeste de l’avant-garde contemporaine », dixit la créatrice, la sculpture en grès émaillé rose bonbon de 3 mètres, créée en 2012, représente deux jambes émergeant des eaux, posées sur deux grandes colonnes de terre ornées d’oursins, de coraux et de coquillages. Mais toute l’œuvre réside en ce filet d’eau qui s’écoule de la vulve triomphante de la sculpture.
Une Jeanneke-Pis qui pisse debout
D’ailleurs en la voyant, on ne peut s’empêcher de remarquer la similitude avec le célèbre petit Bruxellois qui pisse debout. Et pour cause, Elsa Sahal indique s’être évidemment référée au Manneken-Pis de Bruxelles. Un hommage à la sculpture belge mondialement connue, mais aussi à son pendant féminin beaucoup moins visité, la Jeanneke-Pis qui elle, urine accroupie.
Mais contrairement à sa consœur du Plat Pays, Fontaine pisse debout et n’a ni bras, ni buste, ni tête. Étonnant pour une statue qui se revendique comme « un manifeste féministe à part entière ». À l’heure où la représentation des femmes dans l’art[…]