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Corinne Masiero (à gauche) et une membre des Vaginites en concert © D.R.

Wasquehal : Corinne Masiero et « Les Vaginites » en concert dimanche pour les mères en galère

Raz les ovaires ! C’est le mot d’ordre du concert qui aura lieu dimanche à Wasquehal (59). Un spec­tacle don­né pour sou­te­nir l’association Hogo (« pro­tec­tion » en Japonais) qui vient à la res­cousse des mères en galère, finan­ciè­re­ment et men­ta­le­ment, lorsqu’elles demandent à la jus­tice de pro­té­ger leurs enfants contre des pères violents.

Corinne Masiero est de tous les com­bats. Si elle n’hésite pas à s’exhiber nue pour la bonne cause aux Césars, et à déclen­cher un gros buzz média­tique, elle ne ter­gi­verse pas non plus pour don­ner de sa véhé­mente per­sonne quand on la sol­li­cite pour un concert unique dans une salle modeste et loin des camé­ras. Parce que la cause défen­due lui parle, et que les mau­vais trai­te­ments faits aux femmes, ça la chauffe. La cause en ques­tion, défen­due par l’association Hogo, c’est celle de ces mères qu’on soup­çonne de men­tir, qu’on affuble du ter­rible "syn­drome d'aliénation paren­tale" ou SAP1 lorsqu’elles dénoncent des faits d'agressions sexuelles sur leurs enfants. L’association Hogo a été créée, au départ, pour aider l’une d’entre elles, écra­sée par la somme astro­no­mique à ras­sem­bler pour régler les frais de jus­tice des avocat·es spécialisé·es. Cagnotte en ligne, ventes de repas des parents d’écoles, soi­rées jeux, etc. tous les moyens sont bons pour déve­lop­per aujourd’hui l’association et aider et sou­te­nir d’autres mères, dans ces situa­tions douloureuses.

Hogo est née dans le nord, et chez les sch’tis l’info, ça cir­cule vite. Quand l’idée d’un concert de sou­tien est venue, le trio électro-​punk « Les Vaginites », for­mé par Corinne Masiéro, Audrey et Stéphanie Chamot a tout de suite accep­té d’en être. Et de faire un maxi­mum de foin pour qu’on en parle ! « On a créé le groupe à la suite d’une pres­ta­tion faite à l’occasion de l’anniversaire de « Là-​bas si j’y suis », l’émission de Daniel Mermet, raconte Audrey Chamot. On a bien accro­ché et on a écrit d’autres chan­sons, dans la fou­lée. On dis­cute, on rigole, on échange et Corinne met ça en forme. C’est elle qui écrit les textes » Des textes ambi­tieux : chaque chan­son fait une ving­taine de minutes ! « Ah c’est pas de la ritour­nelle, rigole Audrey, on chante, on parle, par­fois ça part un peu en impro, et ça peut même nous arri­ver de pous­ser la romance en mode kit­chis­sime. » Même si le rire déboule par­fois entre deux cou­plets, si l’ironie s’invite régu­liè­re­ment, les thèmes abor­dés par le trio sont sans appel : Sexisme au quo­ti­dien, inceste, viol … le tour de chant irra­die l’énergie d’un mani­feste. « Un spec­tacle, c’est sur­tout l’occasion de faire réagir le public, de le pro­vo­quer peut-​être, mais sur­tout de lui don­ner envie de prendre la parole, à son tour ». Si les vagi­nites tra­vaillent sur un futur album, leurs aspi­ra­tions vont vers la scène, une tour­née, des ren­contres. Le concert de dimanche, en faveur des mères qui ploient sous le poids du SAP, s’inscrit évi­dem­ment dans cette tra­jec­toire poli­tique et la volon­té de dénon­cer, comme le reven­dique Hogo, « une jus­tice patriar­cale qui pro­tège les agres­seurs et muselle les agressé·es. ». Il faut rem­plir la salle et les caisses de l’asso, c’est le sou­hait de toutes celles et ceux qui vont se suc­cé­der durant la soi­rée : le col­lec­tif L’intruse, avec ses « chan­sons fémi­nistes à cou­per au cou­teau », des prises de paroles, des débats avec le groupe Nous Toutes 59 Valenciennois, et donc Les Vaginites. Pourquoi ce nom au fait ? « Parce que ça pique et ça gratte ! » Of course.

Teaser du concert

Concert Raz les Ovaires, dimanche 14 novembre 2021 , à par­tir de 18h30, salle The Black Lab, 8 rue des Champs, 59290 Wasquehal. Entrée 10 euros sur billetterie.association-hogo.org

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  1. SAP : le Syndrome d’Aliénation Parentale a été théo­ri­sé dans les années 1970 par Richard Gardner, pédo­psy­chiatre et mas­cu­li­niste amé­ri­cain. Ce concept qui n'a aucune légi­ti­mi­té scien­ti­fique désigne une situa­tion dans laquelle un enfant rejet­te­rait l’un de ses parents de façon non jus­ti­fiée, sous l’influence de l’autre parent. Le SAP est la plu­part du temps invo­qué par le parent reje­té et mal­trai­tant (sou­vent le père) qui rejette ain­si la faute sur l’autre parent (sou­vent la mère) qui mani­pu­le­rait l’enfant et devient, de ce fait, impropre à sa garde.[]
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