Chaque mois, un·e auteur·e que Causette aime nous confie l’un de ses coups de cœur littéraires.

En 1963, Marlen Haushofer, une mère de famille autrichienne, assistante de son mari dentiste, écrit chaque nuit dans sa cuisine.
Celle qui, en apparence, se plie avec docilité aux usages de la bourgeoisie locale, imagine une narratrice d’une quarantaine d’années qui s’éveille un matin, seule, dans un chalet en pleine forêt, ses hôtes ne sont pas rentrés la veille. C’est au cours d’une promenade avec le chien de la maison, Lynx, qu’elle comprend pourquoi ; le chien se heurte brutalement à un obstacle : un mur transparent s’est érigé pendant la nuit, qui l’isole du reste du monde, lequel a probablement été décimé. Derrière, la nature est immobile et dévastée, les corps pétrifiés.
Publié en pleine guerre froide, Le Mur invisible a souvent été interprété comme la possible métaphore d’une catastrophe nucléaire. Mais, ce[…]