Il y a près de cent cinquante ans, elle a tenté de crever le plafond de verre en se présentant à la présidentielle américaine. Retour sur une femme au destin hors du commun, qui a payé au prix fort sa volonté de s’affranchir des carcans de l’époque.
« Un jour, j’occuperai la Maison-Blanche. » La légende veut que cette phrase ait été prononcée par une Victoria alors enfant, depuis le porche de la masure familiale, à Homer, au fin fond de l’Ohio, durant la seconde moitié du XIXe siècle. La prophétie ne se réalisera pas, mais Victoria Woodhull, née Claflin, restera pour toujours la première Américaine à s’être présentée pour diriger le pays. À une époque où les femmes n’avaient pas le droit de vote.
La candidature d’Hillary Clinton à la présidentielle de 2017 avait replacé cette femme exceptionnelle sous les feux de l’actualité. Mais si nombre de biographies lui ont été consacrées au fil du temps, elle reste largement méconnue. « Les Américains ne la connaissent pas. Et quand ils la connaissent, ils ont d’elle une image fausse, raconte Judith Dann, professeure de civilisation au Columbus[…]