Causette et TF1 ont mené une étude exclusive sur la perception du sport féminin. Les résultats sont encourageants quant à l’attrait croissant du public pour les équipes, les athlètes et les matchs féminins. Ils montrent aussi que les Français·es veulent que le sport en finisse avec les stéréotypes de genre.
Avant la pandémie de Covid-19, la tendance était nette, les Français·es s’adonnaient de plus en plus au sport 2. L’une des raisons de cet engouement tient sans doute à la réponse la plus spectaculairement consensuelle de notre étude : 93 % des Français·es estiment que le sport permet de (re)gagner en confiance en soi.
Une foi doublée d’une autre affirmation, également enthousiasmante : 77 % estiment qu’il permet de renforcer l’égalité femmes-hommes. Avec une tendance encore plus forte chez les moins de 35 ans, qui l’affirment à 80 %. Voici pour les qualités intrinsèques du sport en général. Sur le sujet de l’intérêt suscité par les matchs féminins en particulier, celui-ci est en plein essor.
Aujourd’hui, deux tiers de celles et ceux qui se déclarent fans de sport en général se disent intéressé·es par le sport féminin. Mais leur faveur va vers le football et le handball féminins, car on note que le basket et le rugby sont encore largement préférés quand ils sont pratiqués par les équipes masculines.
Le parcours d’obstacles commence à l’école « Le sport est mieux valorisé auprès des garçons que des filles », ce constat commence à être pris en compte par la société : le panel de notre étude y souscrit à 87%. Et que ce soit le manque de temps ou de structures, le jugement, ou la charge mentale, les Français·es sont 84 % à déclarer que trop de barrières s’élèvent encore dans la pratique du sport par les femmes. Sans surprise, ce sont les femmes qui sont les plus convaincues, à 86 %.
En ce qui concerne les athlètes féminines, le public pointe également l’obstacle économique. 90 % estiment qu’une sportive a plus de mal que son homologue homme à trouver des financements et des sponsors. Inégalité ressentie comme d’autant plus injuste que notre panel considère à 91 % que les sportives de haut niveau devraient être aussi bien payées que leurs confrères.
Mais alors, où intervenir pour améliorer la situation ? D’abord à l’école ! répondent 91 % des interrogé·es. Son rôle est essentiel dans la découverte de tous les sports par les jeunes filles. Un constat qui s’accentue encore pour les plus âgés : 92 % des 35-49 ans sont d’accord et 94 % des 50-64 ans.
Le sport trop macho... et encore très stéréotypé
Sur les questions des clichés et stéréotypes sexistes, les Français·es sont pratiquement irréprochables : 82 % estiment que le sport est un milieu encore trop macho et sexiste. Ils et elles sont même 86 % à dénoncer les stéréotypes de genre comme trop nombreux dans ce domaine.
Pourtant, ces stéréotypes, ils et elles les appliquent : dans l’esprit des Français·es, certains sports restent encore très genrés. Boxe, rugby, cyclisme et football sont majoritairement associés aux hommes, alors que danse, gymnastique et patinage sont implacablement attribués aux femmes. Seuls l’athlétisme, le tennis et la natation sont ressentis comme des disciplines presque égalitaires.
Côté valeurs et qualificatifs associés au sport masculin ou féminin, pas de surprise. S’ils sont plutôt positifs en ce qui concerne les femmes, ils n’en demeurent pas moins assez stéréo- typés. Ainsi les qualificatifs associés aux pratiques féminines sont, dans l’ordre : d’abord le respect, puis l’esprit d’équipe, la solidarité, l’humilité, et le fair-play. Alors qu’aux disciplines mas- culines, le public associe : en premier, l’agressivité, puis dans l’ordre, l’argent, l’individualisme, la performance, et la combativité.
Médiatisation : encore un effort !
Clairement, les médias sont en retard sur l’appétence du public. 55 % des personnes interrogées déclarent suivre l’actualité du sport féminin dans les médias. Une tendance à la hausse, puisque 40 % disent s’y intéresser davantage qu’il y a cinq ans (et 51 %, autant qu’il y a cinq ans). Avec, quand on détaille la réponse, une découverte inattendue : les femmes sont moins nombreuses que les hommes dans ce cas de figure.
Il n’empêche que les diffuseurs sont à la traîne : si les Français·es estiment à 89 % que les médias jouent un rôle important dans la visibilité et l’essor du sport féminin, ils et elles sont pratiquement aussi nombreux·euses (85 %) à juger que celui-ci n’est pas assez présent dans les médias. Ainsi, 72 % des personnes interrogées aime- raient voir davantage de sport féminin à la télévision. Car pour 80 % d’entre elles, les compétitions féminines présentent autant d’intérêt que celles des hommes !
Une note totalement positive pour terminer : 84 % des Français·es pensent que « l’Équipe de France féminine de football a de grandes chances de gagner le championnat d’Europe féminin 2022. » On y croit très fort !