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Camille Cottin © ALAMY STOCK PHOTO - STUDIOCANAL

Camille Cottin : « Même si "Toni en famille" dresse le por­trait d’une femme, cela n’en reste pas moins un film cho­ral, plein d’énergie, de débor­de­ments, de générosité… »

Qui d’autre qu’elle pour passer d’une méga production américaine (House of Gucci) à un joli film intimiste français (Toni en famille), et pour impressionner chaque fois ? Rencontre avec Camille Cottin, actrice éclatante... qui s’éclate comme jamais.

Causette : Après avoir tourné avec Matt Damon, puis sous la houlette de Ridley Scott avec deux stars du box-office international, on vous retrouve dans Toni en famille, de Nathan Ambrosioni, un tout jeune cinéaste français. Un choix audacieux !

Camille Cottin : Nous avons le même agent, Nathan et moi... Lorsque je l’ai vu pour la première fois, j’ai été frappée par sa personnalité : il est habité par le cinéma ! On finit par oublier son âge – il avait tout juste 23 ans quand on a tourné Toni – tellement il est à sa place sur un plateau. Et puis le rôle de Toni était très intéressant. Sa dimension émotionnelle, notamment, m’a cueillie. Nathan m’a confié l’avoir imaginé pour moi... C’est un cadeau inouï de travailler avec une personne aussi inspirée, qui écrit, réalise et monte elle-même son film. Vous savez, ce qui compte le plus au final, c’est la rencontre avec un personnage et un réalisateur, que ce soit Ridley Scott ou Nathan... Le reste, on ne maîtrise rien de toute façon. Donc là, je m’éclate et j’espère juste que ça va durer...

Parlons de Toni, votre personnage. À 43 ans, elle élève seule ses cinq enfants. Le film la saisit alors que ses aîné·es s’apprêtent à partir et qu’elle commence à s’interroger sur sa vie, entre grosse fatigue et regain d’énergie...
C. C. : Oui, le film traite vraiment de ce passage, des mutations constantes que l’on traverse tous et toutes dans la vie. Mais rien n’est spectaculaire et c’est cela, cette écriture très subtile, que j’aime beaucoup. Ainsi dans la première partie, on voit bien comment Toni encaisse une multitude de petites violences et à quel point tout ce qui l’entoure la maintient en permanence à une place qu’elle ne veut plus. Il n’est même pas certain, au départ, qu’elle rêvait d’être à la tête d’une famille nombreuse d’ailleurs ! Et puis, à la fin du premier acte, en quelque sorte, elle décide de prendre sa vie en main. Ses enfants, tous très attachants, jamais dans la caricature, vont alors poser un autre regard sur elle et c’est hyper émouvant. Car même si Toni en famille dresse le portrait d’une femme, cela n’en reste pas moins un film choral, plein d’énergie, de débordements, de générosité...

C’est d’ailleurs l’une des grandes réussites du film, savoir raconter la solitude de ces femmes, mamans solos, qui pourtant ne sont jamais seules...
C. C. : J’ai une amie dans ce cas, et ma mère m’a élevée seule... même si mon père vivait au-dessus de chez nous, donc je sais que c’est extrêmement compliqué. Notamment de ne pas avoir d’alter ego adulte, le soir, pour partager ses pensées. Mais le fait que Toni n’ait pas de mec, par exemple, est très important. C’est un choix délibéré de Nathan, il ne voulait pas de prisme masculin ni d’aventure sentimentale. Car l’histoire qu’il raconte est d’abord et avant tout celle d’une femme qui doit se rencontrer elle-même. Seule, donc. C’est ça qui est assez fascinant. Mais j’y pense : on a beaucoup parlé de féminisme, de female gaze et de Phoebe Waller-Bridge (Fleabag) – que l’on adore tous les deux – lorsqu’on s’est rencontrés. Ça n’est pas un hasard... De fait, c’est comme ça que j’ai su que je voulais faire partie de son univers !

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