e872ed3 619 VoyagesEnItalie RVB 002
Sophie (Sophie Letourneur) et Jean-Phillippe (Philippe Katerine), couple à la dérive dans un décor de carte postale.

À voir au ciné : "Voyages en Italie" et "Sept hivers à Téhéran"

Cette semaine, le nou­veau Sophie Letourneur inter­roge la lon­gé­vi­té du couple hété­ro­sexuel. Et le docu­men­taire de Steffi Niederzoll revient sur l’affaire Reyhaneh Jabbari, cette jeune Iranienne pen­due en 2014 après sept années de pri­son à Téhéran pour le meurtre de l’homme qui avait ten­té de la violer.

Partir, c’est ne trou­ver que soi-​même au bout de la route. C’est, hélas, ce qui attend un couple de bobos espé­rant réen­chan­ter son quo­ti­dien lors d’une esca­pade roman­tique en Italie, loin de leur enfant en bas âge et de la gri­saille pari­sienne. Jusque-​là, rien de nou­veau sous le soleil de Sicile. Sauf que Sophie Letourneur, aux manettes de ce road-​movie, s’attache à faire capo­ter tout espoir de rédemp­tion conju­gale, puisque der­rière chaque Airbnb défraî­chi rôde le sou­ve­nir des ex d’antan, que le fan­tasme des vieilles pierres se révèle for­cé­ment déce­vant et que les pay­sages s’avèrent inva­ria­ble­ment encom­brés de tou­ristes, au lieu de s’offrir aux esthètes en goguette. Dans un décor de carte pos­tale et face à ses névroses, le couple se désa­grège peu à peu. Ce duo au bord de la sor­tie de route, mi-​horripilant, mi-​attachant, est ici cam­pé par la cinéaste, avec le bagou qu’on lui connaît, en ménage avec le chan­teur Philippe Katerine, éche­ve­lé comme jamais.

Énorme, son pré­cé­dent long-​métrage, sor­ti en 2019, met­tait en scène Marina Foïs et Jonathan Cohen aux prises avec les affres de la gros­sesse. Ici, cahin-​caha, au gré d’un badi­nage en appa­rence ano­din, les embar­dées du film inter­rogent à la fois un tou­risme low cost décep­tif et la lon­gé­vi­té du couple hété­ro­sexuel. Sans oublier un clin d’œil au film épo­nyme de Rossellini, Voyage en Italie (1954), maître éta­lon du brea­kup movie ! C.G.

Voyages en Italie, de Sophie Letourneur. Sortie le 29 mars.

Sept hivers à Téhéran

Le poids des mots, le choc des images, l’acuité du com­bat. À la fois intime et poli­tique, Sept hivers à Téhéran revient sur l’affaire Reyhaneh Jabbari, cette jeune Iranienne pen­due en 2014 après sept années de pri­son à Téhéran pour le meurtre de l’homme qui avait ten­té de la vio­ler. Constitué en par­tie d’images et de sons enre­gis­trés clan­des­ti­ne­ment par ses proches, ce documentaire-​enquête sen­sible et per­cu­tant par­vient aus­si bien à dres­ser le por­trait de Reyhaneh, magni­fique de cou­rage et de digni­té (les séquences où l’on entend sa voix sont bou­le­ver­santes), que celui de sa famille, qui conti­nue de se battre, aujourd’hui encore, contre la peine de mort et pour les droits des femmes en Iran. On en sort à la fois dévasté·e et galvanisé·e : le com­bat conti­nue, plus que jamais. A.A.

Sept hivers à Téhéran, de Steffi Niederzoll. Sortie le 29 mars.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.