Avec Anatomie d’une chute, Palme d'or 2023, la réalisatrice française Justine Triet dépeint le portrait d'une femme jugée pour le meurtre de son mari, victime d'une chute fatale. Un drame vertigineux à voir dès ce 23 août.
Il est rare qu’un film couronné d’une Palme d’or, à Cannes, fasse l’objet d’une telle unanimité… avant même que cette récompense suprême lui soit attribuée ! C’est pourtant ce qui est arrivé à Anatomie d’une chute, le quatrième long-métrage de Justine Triet. Une écriture très structurée (le scénario a été coécrit par la réalisatrice et le cinéaste Arthur Harari), un suspense haletant, voire effrayant, des acteur·rices captivant·es : tels sont les éléments qui ont subjugué les festivaliers. Les mêmes qui vous plongeront sans délai dans ce récit aussi noir qu’éclatant, puisqu’il niche son mystère dans la blancheur d’un paysage enneigé de montagne…
Anatomie d’une chute raconte les suites judiciaires d’une chute suspecte : celle de Samuel, enseignant dépressif, retrouvé mort par son jeune fils malvoyant, au pied du chalet familial. Suicide ? Meurtre ? Sandra, son épouse et romancière célèbre (Sandra Hüller, exceptionnelle), est mise en examen. Son procès sera l’occasion d’explorer la chute de son mari, mais aussi celle de son couple. Sandra est une femme libre, ambitieuse, qui ne s’excuse de rien, et surtout pas d’être elle-même. On comprend donc assez vite qu’elle est également (surtout ?) jugée pour son attitude et ses choix de vie… C’est d’ailleurs par ce biais que cette Palme d’or sort du lot. Car, en interrogeant le regard porté sur ce personnage féminin, donc le système qui le valide, Justine Triet sonde aussi la manière dont on crée une histoire et dont on la met en scène… C’est dire si cette chute, comme ce film, est vertigineuse !
Anatomie d’une chute, de Justine Triet. Sortie le 23 août.