Dans ce huit clos, Ozon revisite la pièce et le film cultes de Rainer Werner, « Les Larmes amères de Petra von Kant » et y apporte sa touche personnelle.
Cette relecture d’une pièce et d’un film célèbres de Rainer Werner Fassbinder – Les Larmes amères de Petra von Kant – est logique : le prolifique François Ozon a toujours été hanté par l’énergie créatrice – et l’œuvre – du cinéaste allemand (mort en 1982). Au point de l’adapter très librement aujourd’hui… Ce huis clos volontiers théâtral lui donne l’occasion de brouiller les genres, une fois de plus. Petra est devenue Peter, réalisateur à succès qui maltraite son assistant et s’éprend du bel Amir, rencontré grâce à la grande actrice Sidonie. On apprécie d’autant mieux ces jeux (tordus) de domination, d’amour et d’artifice qu’ils prennent la forme d’un mélo flamboyant et s’appuient sur des comédien·nes hors normes. Denis Ménochet, dans le rôle-titre, est littéralement extraordinaire, tandis qu’Isabelle Adjani est épatante d’autodérision en diva allumée.
Peter von Kant, de François Ozon. Sortie le 6 juillet.
