Est-ce que la danse de couple doit forcément être guidée par un homme et suivie par une femme ? À Toulouse, la réponse est non. A rebours des traditions patriarcales, des cours de danse forró en coguidage sont un terrain idéal pour expérimenter un rapport charnel à l’égalité. Reportage.
Musique brésilienne et corps chaloupant… L’ambiance est festive quartier saint-cyprien, au cœur de la ville rose. Le cours de forró de Vincent Bodier a déjà commencé. Ce n’est pas encore les fêtes mais une vingtaine de personnes se déhanchent déjà à la Candela, lieu connu des toulousains afficionados des danses de couples. La particularité de cet atelier ? L’apprentissage de Vincent est basé sur le coguidage. « Au lieu d’être un monologue, la danse devient une discussion. Cela transforme complètement nos interactions », affirme ce trentenaire anciennement joueur de poker professionnel. « À l’origine du forró, le lead guide et le follow suit », précise le professeur. « En coguidage, l’un propose le mouvement et l’autre est libre d’interpréter à sa guise. Et quand on est bon, on ne sait même plus qui guide et qui suit ! » s’enthousiasme ce Toulousain qui ose bouger les lignes.
Au début, Vincent transmettait sa danse à l’ancienne. « "Les garçons vous faites ainsi, les filles comme cela…", imite-t-il. Après des cours de pédagogie, j’ai découvert la méthode des précurseuses Sarah Colings, Sheila Santos,[…]