Jeune fille de bonne famille, Florence Nightingale se devait d’être une femme au foyer respectable du XIXe siècle. Mais sa vocation d’aider les autres couplée à un redoutable esprit mathématique ont fait d’elle la fondatrice des soins infirmiers modernes.
Son prénom, Florence Nightingale le doit à sa ville de naissance, la capitale toscane. Sa sœur aînée s’appelle, elle, Parthénope, la dénomination grecque de Naples, où cette dernière a vu le jour. Leurs parents sont des originaux ! De fortunés Britanniques qui voyagent fréquemment en Europe au contact de l’intelligentsia de l’époque. Ils sont libéraux, bien sûr. Et les petites Parthénope et Florence entendent sans cesse parler de politique à la maison. Idées progressistes à l’honneur. Papa Nightingale dispense donc à ses filles un niveau d’enseignement qui, à l’époque, était réservé aux garçons. Latin, grec, histoire, philosophie, mathématiques, langues modernes et musique : toute la panoplie des têtes bien faites des jeunes gens bien nés.
À 17 ans, en 1837, la jeune Florence a une révélation. Elle racontera plus tard, dans ses carnets intimes, cette expérience mystique. Elle se sent appelée par Dieu. Il lui faut apporter assistance aux autres. Mais comment ? Dans l’étriquée Angleterre victorienne, elle ne sait par où accomplir ce qu’elle considère comme sa destinée. « Pour une jeune femme de son milieu social, les occasions de tirer concrètement parti de ce qu’elle avait appris étaient rigoureusement limitées. Dès l’adolescence, elle commence à se rendre compte[…]