Militant de la lutte contre le sida, le Dr Kpote intervient depuis une vingtaine d’années dans les lycées et centres d’apprentissage d’Île-de-France comme « animateur de prévention ». Il rencontre des dizaines de jeunes avec lesquel·les il échange sur la sexualité et les conduites addictives. Ce mois-ci, il raconte sa rencontre avec des jeunes garçons issus d'un lycée de l'Essonne (91).
« Monsieur, franchement, on en a marre du féminisme. La prof de français nous a fait l’année dessus ! À l’oral ? Le féminisme ! À l’écrit ? Le féminisme ! Limite elle nous suivait à la cantine pour nous faire bouffer du féminisme ! Alors si on peut parler d’autre chose, allez‑y ! – On peut causer sida, herpès ou blenno, si ça peut te détendre ! » lui ai-je répondu. Et son visage s’est illuminé. La chtouille plutôt que le féminisme, la pustule plutôt que l’ablation, le mec avait bel et bien pris le parti de sauver une partie de ses parties !
Ce ras-le-bol exprimé par un lycéen de l’Essonne révèle un sentiment qui croît dans la gent masculine, toutes générations confondues. La saturation des hommes cisgenres devant la déferlante de comptes[…]