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©Brian Finifter

Témoignages : elles ont choi­si de boy­cot­ter le Nouvel An

Six lec­trices de Causette racontent pour­quoi elles ont, un jour, choi­si d’envoyer val­ser la pres­sion sociale autour du Nouvel An.

“Et toi, tu fais quoi pour le 31 ?” Halloween est bien sou­vent à peine pas­sé que cette ques­tion se fau­file dans les conver­sa­tions. Pour certain·es, elle est source d’exaltation et de réjouis­sances. Pour d’autres, elle s’apparente davan­tage à un long tun­nel ponc­tué de “Bah, tu ne vas pas le fêter tout·e seul·e quand même ?”, tant fêter le pas­sage à la nou­velle année, ne sur­tout pas être seul·e le soir du 31 décembre, compte encore par­mi les injonc­tions sociales les plus fortes. Six lec­trices de Causette racontent pour­quoi elles ont, un jour, choi­si d’envoyer val­ser la pres­sion sociale et ont déci­dé de boy­cot­ter le réveillon du 31. Santé ! 

Kim, 30 ans, Île-de-France

“Cela fait plu­sieurs années que je passe le soir du 31, seule chez moi. Quand j’étais plus jeune, le jour de l’an, c’était LA soi­rée de l’année. Il fal­lait faire la plus grosse soi­rée pos­sible, avec le plus de monde pos­sible et le maxi­mum d’alcool fort. C’est presque si on n’invitait pas n’importe qui, du moment qu’ils étaient popu­laires. C’était beau­coup d’organisation, de pres­sion et, à l’arrivée, pas mal de décep­tion. La soi­rée ne se pas­sait évi­dem­ment pas du tout comme pré­vu et c’était sou­vent com­plè­te­ment chao­tique. Raison pour laquelle, il y a quatre ans, j’ai déci­dé d’envoyer val­ser cette charge men­tale et ne plus rien faire du tout. Désormais, je me pré­pare juste un bon dîner que je mange devant un bon film. Et le 1er jan­vier, j’organise un brunch avec mes amies. C’est fina­le­ment deve­nu une tra­di­tion bien plus impor­tante que la soi­rée du réveillon. Et puis com­men­cer l’année bien entou­rée et sans gueule de bois, ça n’a pas de prix.”


Élodie, 26 ans, Normandie

“J’ai déci­dé d’arrêter de boire de l’alcool il y a quelques mois, car je ne vou­lais plus en avoir besoin pour faire la fête et m’amuser. C’est pour cette rai­son que je ne fête­rai pas le jour de l’an cette année. S’il y a bien une soi­rée où l’injonction de boire de l’alcool est vrai­ment pesante, je trouve que c’est celle-​ci. Je sais déjà qu’on va me regar­der bizar­re­ment, qu’on ne va pas com­prendre pour­quoi je suis au jus d’orange lorsque tout le monde trinque au cham­pagne. Je serais la fille pas drôle qui ne sait pas s’amuser. Je pré­fère donc prendre les devants et boire mon jus d’orange en solo devant une bonne série.”


Émilie, 34 ans, Languedoc

“L’an der­nier, je n’ai pas fêté le jour de l’an, mais ce n’était pas tel­le­ment par choix. Mon copain m’a lar­gué quelques jours avant, alors que j’avais pré­vu de le pas­ser avec lui et ses copains. Je me suis donc retrou­vée seule le soir du 31. Des amies m’avaient pro­po­sé de le faire avec elles, mais j’ai refu­sé, je n’avais pas la tête à faire la fête et, sur­tout, je n’avais pas envie de voir des couples s’embrasser une fois les douze coups de minuit pas­sés. J’étais angois­sée à l’idée d’être seule, mais étran­ge­ment, j’ai ado­ré ce jour de l’an. J’étais triste de ma sépa­ra­tion bien sûr, mais avec le recul, je réa­lise à quel point pas­ser cette soi­rée seule m’a per­mis de faire le bilan de l’année écou­lée et de pou­voir mieux appré­hen­der celle qui arri­vait. Finalement, je crois même que c’est comme ça que j’ai pu com­men­cer à faire le deuil de ma rela­tion. Ça fait par­fois du bien de se recen­trer sur soi.”


Amel, 37 ans, Rhône-Alpes

“Je compte bien ouvrir une bou­teille de cham­pagne pour clore cette année qui fut com­pli­quée, mais ce sera en petit comi­té, avec deux ou trois per­sonnes. Fini les soi­rées où on ne connaît per­sonne et les 1er jan­vier où l’on ne peut pas pro­fi­ter parce qu’on s’est cou­ché au petit matin. Pour ma part, j’ai l’impression que c’est de plus en plus accep­té de ne rien vou­loir faire ou de faire quelque chose de moins ambi­tieux. Autour de moi, le fait que je renonce au Nouvel An sus­cite de moins en moins d’interrogations.”


Lou, 28 ans, Île-de-France

“J’ai gran­di, comme beau­coup, je pense, avec l’idée qu’il fal­lait abso­lu­ment être invi­té quelque part le soir du 31 décembre, car cela défi­nit ce que l’on vaut. Là, ça fait un mois qu’on me demande ce que j’ai pré­vu pour le Nouvel An et, à l’heure actuelle, je ne sais tou­jours pas. Je trouve qu’il y a des attentes sociales bien trop impor­tantes der­rière la soi­rée du réveillon. Il faut faire quelque chose, car cela veut dire que tu as une vie sociale accom­plie et que tu es insé­ré dans la socié­té. Alors qu’être seul les autres soirs de l’année n’a rien de pro­blé­ma­tique. J’ai déci­dé de ne plus pro­vo­quer le des­tin. Peut-​être que je ferai quelque chose avec des amis, peut-​être que je serai seule, je choi­si­rai au der­nier moment et dans un cas comme dans l’autre, ça m’ira très bien.”


Coline, 31 ans, Bretagne

“Avant, je trou­vais tou­jours une excuse pour ne pas avoir à fêter le jour de l’an. Ma famille, les études ou le Covid, par exemple. J’avais honte de dire que je ne vou­lais rien faire parce que j’avais peur de ren­voyer l’image de quelqu’un de ren­fer­mé et de pas sociable. Cette année, pour la pre­mière fois, j’ai déci­dé d’assumer ouver­te­ment que je n’aime pas par­ti­cu­liè­re­ment cette fête. Je sais que beau­coup ne com­prennent pas, mais tant pis. Pour eux, refu­ser de faire le Nouvel An, c’est un peu comme cas­ser un rite de pas­sage. D’autres au contraire l’ont très bien pris : une copine m’a d’ailleurs avoué qu’elle détes­tait aus­si la pres­sion sociale autour du 31. On a déci­dé de le pas­ser ensemble cette année. Repas tran­quille en perspective.”

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