Silvio Berlusconi Trento 2018 04
Silvio Berlusconi en 2018. ©Niccolò Caranti

Notre Top 10 des Berlusconneries de Silvio

Les funé­railles natio­nales de Silvio Berlusconi seront célé­brées ce mer­cre­di 14 juin, deux jours après son décès à l’âge de 86 ans. Si l’ancien chef du gou­ver­ne­ment ita­lien reçoit depuis une foule d’hommages, il convient de ne pas oublier que si Silvio est mort, res­tent ses Berlusconneries. Et elles sont nombreuses. 

L’Italie observe une jour­née de deuil ce mer­cre­di 14 juin. Et pour cause, c’est aujourd’hui que se tiennent les funé­railles natio­nales de Silvio Berlusconi, le Cavaliere, décé­dé lun­di à l’âge de 86 ans. Depuis l’annonce de la mort de l’ancien chef du gou­ver­ne­ment, des cen­taines d’admirateur·trices se pressent pour lui rendre hom­mage. Devant sa vil­la de Milan, flottent autant de dra­peaux de Forza Italia – le par­ti poli­tique de droite qu’il a fon­dé en 1994 -, que d'écharpes de l’AC Milan et de Monza, les deux clubs de foot­ball ita­liens qu’il avait acheté.

« C’était un homme qui n’avait pas peur de défendre ses convic­tions et c’est pré­ci­sé­ment son cou­rage et sa déter­mi­na­tion qui ont fait de lui l’un des hommes les plus influents de l’histoire de l’Italie », salue ain­si Giorgia Meloni, la cheffe du gou­ver­ne­ment élue en sep­tembre der­nier et qui se pré­sente comme l’héritière du centre-​droit de Berlusconi. Tandis que le pré­sident de la République ita­lienne, Sergio Mattarella, loue « un grand lea­der poli­tique », « une per­sonne d’une grande huma­ni­té et un entre­pre­neur de suc­cès ».

Dans les médias, on revient aus­si sur les « nom­breuses conquêtes » fémi­nines de cet homme qui « ne cachait pas son goût pour les jeunes femmes ». On oublie alors bien vite que Silvio Berlusconi a été accu­sé de pros­ti­tu­tion sur mineures il y a moins de quinze ans et que sa longue car­rière poli­tique a été émaillée par de nom­breuses sor­ties miso­gynes, racistes et homo­phobes. Petit florilège. 

La fois où il conseille à une étu­diante de se marier avec un homme riche pour sor­tir de la précarité 

Mars 2008. Alors qu’il est invi­té dans une émis­sion télé­vi­sée afin de répondre aux ques­tions de jeunes italien·nes, Silvio Berlusconi sug­gère à une étu­diante de 24 ans d’épouser un mil­lion­naire pour sor­tir de la pré­ca­ri­té. « En tant que père de famille, le conseil que je vous donne est de trou­ver quelqu’un comme le fils de Berlusconi ou qui n’ait pas de pro­blèmes d’argent. Avec votre sou­rire, vous pou­vez vous le per­mettre », ajoute-​t-​il. 

La fois où il juge le gou­ver­ne­ment espa­gnol un peu trop féminin

Un mois plus tard, le chef du gou­ver­ne­ment ita­lien juge le gou­ver­ne­ment espa­gnol qui vient d’être élu, « trop rose » parce qu’il com­prend désor­mais neuf femmes et huit hommes. Il per­siste en décla­rant qu’il ne sera de fait « pas facile à gérer ». Charmant.

Les fois où il qua­li­fie Barack et Michelle Obama de « bron­zés »

En novembre 2008, le démo­crate Barack Obama rem­porte l’élection pré­si­den­tielle amé­ri­caine. Un évè­ne­ment his­to­rique : il devient le pre­mier pré­sident noir amé­ri­cain. Pour le féli­ci­ter, Berlusconi trou­ve­ra des mots à la hau­teur de sa répu­ta­tion : il le salue comme un homme « jeune, beau et même bron­zé ». Un « com­pli­ment » et une « plai­san­te­rie affec­tueuse » pour l’Italien qui cultive un hâle Point soleil à faire pâlir celui de Donald Trump, une attaque raciste pour de nom­breux médias étran­gers. L'année d'après il relance la machine au beau milieu d’un dis­cours pro­non­cé à l’occasion de la fête de son par­ti à Milan. « Je dois vous por­ter les salu­ta­tions d'un homme qui s'appelle, qui s'appelle… atten­dez, c'était quelqu'un de bron­zé : Barack Obama ! […] Vous ne le croi­rez pas, mais ils sont deux à être allés à la plage pour prendre le soleil parce que même sa femme est bron­zée ! », lance-​t-​il sous les applau­dis­se­ments amu­sés d’une salle qui – comme lui – ne voit abso­lu­ment pas le problème.

La fois où il juge « impos­sible » d'empêcher les viols car les Italiennes sont « trop belles »

Janvier 2009. Une série de viols vient de se pro­duire en Italie. En réac­tion, le gou­ver­ne­ment ita­lien envi­sage de faire por­ter à 30.000 le nombre de mili­taires dans les villes. Une peine per­due pour Silvio Berlusconi – alors pré­sident du Conseil ita­lien (équi­valent de Premier ministre) – qui estime qu’il est « impos­sible » d’empêcher les viols. En cause selon lui ? La beau­té des femmes ita­liennes. « Il fau­drait tel­le­ment de sol­dats puisqu’il y a tel­le­ment de belles filles ita­liennes que cela ne sera jamais pos­sible », juge-​t-​il. Devant la bron­ca sus­ci­tée par de tels pro­pos, Berlusconi tente un sau­ve­tage miteux en décla­rant avoir vou­lu faire « un com­pli­ment » aux femmes ita­liennes, pré­ci­sant qu’il ne fal­lait « jamais perdre le sens de l’humour et de la légè­re­té ».

La fois où il attaque le phy­sique d’une députée 

Le 7 octobre 2009, Silvio Berlusconi est invi­té à par­ti­ci­per à un débat par télé­phone dans l’émission télé­vi­sée Porta a Porta sur la chaîne publique Reina 1. Au bout du fil, la dépu­tée démo­crate Rosy Bindi, 58 ans. Les deux pro­ta­go­nistes s’affrontent ver­ba­le­ment lorsque Berlusconi lance à Bindi : « Vous êtes plus belle qu’intelligente ». Une attaque per­son­nelle et pro­fon­dé­ment sexiste à laquelle la dépu­tée répond du tac au tac : « Oui, Président, je suis une femme qui n’est pas à votre dis­po­si­tion ». La réponse de Rosy Bindi devient rapi­de­ment un slo­gan fémi­niste. Si bien que quelques jours plus tard, le quo­ti­dien La Répubblica publie une péti­tion signée par près de 100.000 femmes pour dénon­cer le machisme du chef du gouvernement.

La fois où il fait preuve d’homophobie

Silvio Berlusconi n’était pas seule­ment un habi­tué des sor­ties sexistes. En marge d’une visite du salon de la moto à Milan en 2010, le Cavaliere s’illustre par une remarque homo­phobe : « Comme tou­jours, je tra­vaille sans arrêt et si de temps en temps, je peux regar­der une jolie fille dans les yeux… mieux vaut aimer les jolies filles qu’être gay ». 

La fois où il est accu­sé de pros­ti­tu­tion de mineure… mais s’en sort 

En 2010, Silvio Berlusconi est accu­sé d’avoir payé une jeune femme de 17 ans, Karima El-​Mahroug, connue sous le pseu­do de Ruby, pour avoir des rap­ports sexuels lors de soi­rées bap­ti­sées « Bunga bun­ga » – du nom du harem du dic­ta­teur libyen Mouamar Kadhafi. La presse ita­lienne et fran­çaise de l’époque parle alors de « Rubygate », d’orgies et de pou­voir. Derrière le « Rubygate », se cache en réa­li­té de la pros­ti­tu­tion de mineures qui a lieu dans le sous-​sol d'une vil­la de Berlusconi près de Milan, amé­na­gé en boîte de nuit avec bar, cana­pés en cuir blanc et barres de lap dance. Silvio Berlusconi, 73 ans, fait mon­ter des jeunes femmes – sou­vent mineures et par­fois nues – sur l’estrade où elles dansent las­ci­ve­ment jusqu'à ce qu'il choi­sisse avec laquelle il sou­haite avoir des rela­tions sexuelles tari­fées.

Lorsque l’affaire s’ébruite, il tente d’acheter le silence de ces très jeunes femmes mais cer­taines, à l’image de Ruby, parlent dans la presse ita­lienne. Prostitution de mineures pour la jus­tice, « dîners élé­gants » et « com­pé­ti­tions de bur­lesque » pour Berlusconi qui mini­mise comme à son habi­tude les faits. Poursuivi pour « pros­ti­tu­tion de mineure » et « abus de pou­voir » sur Karima El-​Mahroug, Silvio Berlusconi est condam­né en juin 2013 à sept ans de pri­son et d'inégibilité à vie. Il est cepen­dant acquit­té en appel deux ans plus tard, les juges esti­mant que Berlusconi pou­vait avoir igno­ré l’âge de la jeune femme. La déci­sion est ensuite confir­mée par la Cour de cassation.

La fois où il a déci­dé­ment un pro­blème avec le bronzage 

En 2016, Silvio Berlusconi réitère des pro­pos racistes, cette fois à l’encontre de Mario Balotelli. Le joueur ita­lien, dont les parents sont ori­gi­naires du Ghana, joue alors pour l’AC Milan, dont Silvio est pro­prié­taire. « Nous avons un riche vivier de talents, avec Jérémy Ménez et Mario Balotelli, qui est ita­lien, même s’il a pas­sé trop de temps sous le soleil », lance le pro­prio du club au micro de Sky Sports. Ce n’est pas la pre­mière fois que Silvio Berlusconi tient des pro­pos racistes à l’encontre de ce joueur. Dans une vidéo pri­vée dif­fu­sée quelques mois plus tard, on le voit dis­cu­ter avec plu­sieurs femmes. Alors qu’il évoque l’ex-compagne du joueur, la man­ne­quin Raffaella Fico, il déclare : « Je vous le dis, une femme qui sort avec un Noir, ça me rend malade. »

La fois où il « blague » sur l’âge de Brigitte Macron

Nous sommes en mai 2017, Emmanuel Macron vient d’être élu pré­sident de la République face à Marine Le Pen. Comme nombre d’homologues poli­tiques, Silvio Berlusconi féli­cite le nou­veau pré­sident dans une vidéo. « Nous avons là un jeune homme de 39 ans, avec de belles expé­riences pro­fes­sion­nelles der­rière lui », estime-​t-​il avant de vriller. « Et sur­tout avec une belle-​maman qui l’a por­té sous son bras depuis qu’il était enfant », poursuit-​il fai­sant réfé­rence à l’écart d’âge du couple pré­si­den­tiel fran­çais. Pour rap­pel, la der­nière com­pagne du Cavaliere, Marta Fascina, avait la moi­tié de son âge. 

La fois où il pro­met un car de prostituées 

En décembre 2022, Silvio n'est plus pré­sident du Conseil ita­lien, mais pro­prié­taire de l'AC Monza, club de foot du Nord de la Botte. À quelques jours d'un enchaî­ne­ment de matchs impor­tant, il fait une « pro­messe » à ses joueurs : « Maintenant la Juve, le Milan et l’Inter arrivent. Si vous gagnez contre une de ces grandes équipes, je ferais venir un bus plein de pros­ti­tuées. » Comme à son habi­tude, Berlusconi déclare ensuite que ce n’était « qu’une blague de ves­tiaire ». Reste qu’après la vic­toire de son club, il aurait reçu une cen­taine d’appels lui inti­mant de res­pec­ter « cette pro­messe ». Preuve s’il en fal­lait que beau­coup n’ont jamais sai­si son dou­teux « sens de l’humour ».

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