Alors qu’en 2019, une femme sur trois déclare avoir subi des violences sexistes et sexuelles ou du harcèlement sur son lieu de travail, Causette donne la parole à trois militantes et syndicalistes qui dénoncent un retard et un manque de considération de la part des entreprises et du gouvernement à l’égard de ces femmes victimes de violences dans leurs milieux professionnels.
#balancetonpatron. Depuis le 24 novembre dernier, le hashtag déferle sur la plateforme Twitter. Sous cette bannière, des centaines de témoignages de harcèlements et de violences sexistes et sexuelles au boulot. Une libération de la parole qui a lieu alors même que l’on assiste à une vague #MeToo dans le monde du travail depuis 2017. Cinéma, musique, médias, sport, restauration… tous les milieux professionnels sont peu à peu touchés par ce fléau.
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Combien sont-ils ces patrons qui profitent de leur pause à la machine à café pour faire des remarques douteuses sur la longueur d’une jupe ? Combien sont-elles ces mains baladeuses qui surprennent les épaules, le dos, les fesses ou la poitrine d’une collègue ? Combien de promotions proposées en échange d’un acte sexuel ? Sur le sujet, les chiffres sont édifiants. En effet, selon une enquête de l’institut Jean Jaurès, une femme sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement sur son lieu de travail en 2019. Ces violences, au cœur des inégalités et des processus de domination, prennent des formes multiples : psychologiques, morales, verbales, physiques et/ou sexuelles. Avec pour conséquences, une mutation forcée, un licenciement, une perte totale de confiance en soi et[…]