L’ancienne secrétaire générale du syndicat des commissaires de la police nationale a été nommée directrice de la DGSI le 20 décembre dernier. Elle est la première femme à accéder à la direction du service antiterroriste et de contre-espionnage.
À 47 ans, Céline Berthon vient d’être nommée à la tête de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Originaire de Seine-Saint-Denis et fille d’un ancien officier de police, l’ancienne numéro 2 de la police nationale (DGPN) a gravi les échelons de la Sécurité nationale en seulement quelques années.
C’est la première fois que la DGSI met une femme à sa tête. Gérald Darmanin a annoncé, mercredi 20 décembre, la nomination de Céline Berthon à la tête de l’institution. Elle succède ainsi à Nicolas Lerner, qui reprend pour sa part la tête de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE). La nouvelle directrice a effectué toute sa carrière au sein de la police. Sa nomination apparaît ainsi comme une évolution d’autant plus rare au sein de la DGSI, qui voit d’habitude s’enchaîner à sa tête des diplomates ou des militaires. Avant cela, Céline Berthon fut également la première femme à prendre la tête de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP), la branche de la police qui gère la majorité des agent·es.
Depuis sa sortie de l’École nationale supérieure de la police (ENSP) en 2000, Céline Berthon a officié au sein de la circonscription de sécurité publique à Houilles (Yvelines), dont elle était la cheffe, puis a rejoint l’état-major de la DCSP en 2005, avant d’atteindre la sous-direction de l’information générale, les ex-renseignements territoriaux. “J’avais envie d’être cheffe, d’avoir tous les leviers en main sur un territoire donné”, racontait-elle dans Le Monde cet été à propos de ses débuts. Céline Berthon a également fait un détour par le Syndicat des commissaires de la police nationale, de 2014 à 2018, d’abord en tant qu’adjointe puis en tant que secrétaire générale. En 2021, elle est nommée à la tête de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP, aujourd’hui DNSP). Elle est la première femme et la plus jeune personne à occuper ce poste. En 2023, elle rejoint la police nationale (DGPN) en tant qu’adjointe du directeur général, Frédéric Veaux. Elle entre ensuite à la DGSI, d’abord à un poste d’adjointe de la sous-direction de la lutte contre le terrorisme.
Si elle est aujourd’hui la première femme à accéder au poste de directrice de la DGSI, Céline Berthon s’inscrit néanmoins dans une nouvelle génération de femmes occupant des postes hiérarchiques dans la police, toujours selon Le Monde. En effet, avant elle, de rares femmes évoluant au sein du milieu de la police ont défriché le terrain par leur ténacité. Il y a notamment eu Martine Monteil, qui a dirigé la prestigieuse brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, puis a été la première directrice centrale de la police judiciaire (DCPJ), mais aussi Marie-France Monéger-Guyomarc’h, première femme à diriger l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et fondatrice, en 2013, de l’association Femmes de l’intérieur.
