Le parti Les Écologistes a apporté son soutien, ce mercredi à Dina Deffairi Saissac, conseillère municipale de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), qui aurait été qualifiée de “pin-up” par André Santini lors d’un comité du Syndicat des eaux d’Île-de-France le 21 décembre dernier.
“Moi, je me pose la question de l’intérêt de votre présence.” Telles auraient été les paroles prononcées par le maire centriste d’Issy-les-Moulineaux, André Santini, lors d’un comité du Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif) – dont ce dernier est président – selon un communiqué publié, ce mercredi, par Les Écologistes. Le parti y affirme son “soutien sans réserve [aux] deux élues du 93” qui auraient été la cible de ces propos. L’une d’elles, Dina Deffairi Saissac, conseillère municipale de Saint-Ouen, a déposé plainte pour “outrage sexiste par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction” à l’encontre d’André Santini.
D’après Le Parisien, l’ancien patron de l’UDI de 83 ans aurait été repris le 21 décembre dernier par les deux femmes concernées à la suite de son intervention et contredit par Dina Deffairi Saissac. “Bien, c’est dommage pour vous Madame. Vous n’êtes pas une pin-up. Cela figurera au procès-verbal. Et cela suffira à accroître votre gloire je suppose”, lui aurait répondu André Santini. Le parti Les Écologistes se range du côté de son élue et dénonce des propos qui surviennent “dans le contexte d’une instance où l’inégalité entre les femmes et les hommes sont malheureusement la norme puisque l’exécutif du Sedif ne comporte que 3 femmes pour 13 hommes”. Sur X (ex-Twitter), la députée Éva Sas, porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a ajouté : “Plein soutien à Dina Deffairi Saissac et aux collègues élues du 93 face au mépris et aux propos sexistes d’André Santini.”
Ce n’est pas la première fois que le comportement du président du Sedif est mis en cause. En 2022, le Monde avait révélé que deux collaborateurs d’André Santini avaient porté plainte contre lui pour “agression sexuelle” et “harcèlement sexuel et moral”. Le conseil municipal d’Issy-les-Moulineaux avait voté (en la présence du maire) une protection fonctionnelle pour prendre en charge les frais de justice de l’élu. Ce dernier a par ailleurs été condamné trois fois pour injures publiques. Dans les années 2000, Lucile Schmid (Génération Écologie), qui a affronté Santini sur le terrain électoral, a également fait les frais de ses propos dégradants envers les femmes. Le maire d’Issy-les-Moulineaux est aussi régulièrement nominé par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique qui “récompense les pires pépites sexistes du monde politique”.
