Les routières sont sympas (1⁄5). Tout a commencé un soir de janvier 2019, quand le journaliste Jean-Claude Raspiengeas s’est rendu pour un reportage à L’Escale-Village, le plus grand resto routier de France. De là naîtra un an d’enquête. Et au bout du chemin, un livre : Routiers. En exclusivité pour Causette, Jean-Claude Raspiengeas a repris la plume pour nous emmener à la rencontre de cinq routières, cinq femmes de tempérament qui, une chose est sûre, n’ont pas choisi leur métier par erreur.

Combien sont-elles à ne rouler que la nuit ? Nul ne peut le dire. À 35 ans, Stivelle Malfleury appartient à cette longue cohorte de l’ombre. Poids plume, elle tire son 44 tonnes dans une obscurité perpétuelle, trouée par sa rangée de phares surpuissants, zébrée par le défilé des poids lourds qu’elle croise, qui se succèdent sans discontinuer. Sur les pare-brise, le prénom des chauffeurs clignote en lettres fluo, colorées. Ou leur surnom, comme celui de Stivelle, « Maya972 », avec le numéro de son département d’origine, la Martinique. Née au Vauclin, la jeune femme est arrivée en métropole à 18 ans pour devenir agent de voyages. Elle a[…]