À l’initiative de collectifs féministes, des rassemblements avaient lieu jeudi soir dans toute la France pour dénoncer le soutien apporté à Gérard Depardieu et la perpétuation des violences sexistes et sexuelles. Causette était présente à celui de Paris.
“Toutes ces voix – y compris au plus haut niveau de l’État – qui appellent à arrêter la ‘chasse à l’homme’, ça a de quoi énerver. Ça traite les femmes de menteuses, ça rend légitime ce qu’on a pu voir Depardieu dire et faire à la télé et ça met extrêmement en colère”, déclare de sa voix rauque à Causette la présidente du Collectif féministe contre le viol, Emmanuelle Piet, ce jeudi 11 janvier en début de soirée. Comme elle, de nombreux·euses féministes avaient bravé le froid et fait le déplacement place Saint-Augustin, à Paris, pour dénoncer le “vieux monde sexiste” qui bafoue encore aujourd’hui en France “les droits des femmes, des enfants et des minorités de genres” et apporte son soutien à Gérard Depardieu.
Depuis la publication de la tribune “N’effacez pas Gérard Depardieu” et les propos d’Emmanuel Macron dans la foulée de la diffusion d’images montrant l’acteur concupiscent et graveleux auprès de plusieurs femmes et notamment d’une enfant dans Complément d’enquête, la colère gronde parmi les militantes féministes.
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Depardieu, l'arbre qui cache la forêt
“Derrière Depardieu, on a le symbole de l’impunité des puissants, nous explique Sarah Legrain, députée LFI de Paris, également présente. Le symbole de la conjonction entre les dominations. Par son aura et sa célébrité, Depardieu est dans une forte position de domination symbolique. C’est évidemment l’allégorie de la domination masculine et des réflexes de soutien qui restent vis-à-vis des hommes mis en cause.” D’après Manon Moret, membre du bureau national de l’Union des étudiants de France, “si l’affaire Depardieu démontre bien quelque chose en matière de violences sexistes et sexuelles, c’est que la place qu’un individu occupe dans une société peut déterminer la façon dont le reste de la société va apprécier ces faits”.
Un cercle se crée parmi la foule de quelques centaines de personnes présentes au rassemblement. Au centre, trois activistes Femen – dont la médiatique militante Sofia Sept – arborent des pancartes “Patriarcat t’es foutu, #MeToo dans la rue”. Elles crient leur colère, le buste découvert et peint d’un drapeau tricolore sur lequel est inscrit “révolution #MeToo”, malgré les[…]