Pucelle – Débutante, de Florence Dupré la Tour

À table, la mère de Florence avait pour habitude de raconter cette anecdote familiale : celle d’une tante qui, le soir de sa nuit de noces, était sortie de sa chambre en hurlant que son mari voulait lui enlever sa culotte. Récit qui entraînait invariablement l’hilarité générale, ponctuée de ce commentaire de la part de la mère de famille : « Comment peut-on laisser une jeune fille dans une telle ignorance ? » C’est pourtant cet immense tabou des choses du corps et de la sexualité – que cette mère elle-même pratiquait assidûment –, qui a régi l’enfance, puis l’adolescence de Florence Dupré la Tour et qu’elle raconte dans Pucelle, récit autobiographique aussi tordant qu’édifiant.
Dans cette famille nombreuse de grands bourgeois très croyants, on ne nomme jamais « la chose ». Aussi,[…]