L'homosexualité est « haram » car elle « constitue un dommage mental », selon l'ancien international qatari Khalid Salman, également ambassadeur du Mondial 2022. Des paroles qui ajoutent de l'huile sur le feu de la polémique persistante autour de l'organisation de la Coupe du monde au Qatar.
Une nouvelle preuve, s'il en fallait une, des graves problèmes en matière de droits humains que pose l'organisation de la Coupe du monde au Qatar. Mardi, dans un extrait d'un documentaire allemand de la chaîne publique ZDF, l'ancien international qatari et ambassadeur du Mondial 2022 Khalid Salman a affirmé que les personnes homosexuelles, en venant dans son pays, « devront accepter leurs règles », à savoir que l'homosexualité est « haram », un adjectif arabe qui décrit tout ce qui est interdit par la charia, rapportent L'Équipe et le Gardian. Avant d'ajouter : « Je ne suis pas rigoriste dans ma pratique de la religion. Pourquoi est-ce haram ? Parce que cela constitue un dommage mental. »
Si un attaché presse a immédiatement mis fin à l'interview, la phrase a été lâchée. De quoi provoquer la colère de Rasha Younes, en charge des droits LGBT pour l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW). Auprès du quotidien anglais, elle a affirmé que les propos de l'ex-footballeur sont « dangereux et inacceptables ». « Le fait que le gouvernement qatari peine à s'opposer à cette fausse information a un impact significatif sur la vie des personnes LGBT habitant au Qatar. Cela va d'importantes discriminations et violences à la justification de l'existence de pratiques de conversion de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre sponsorisées par l'État », a-t-elle poursuivi.
Jusqu'à sept ans de prison
Dans son dernier rapport sur les droits humains dans le monde, Amnesty international rappelle que le Code pénal du pays érige toujours la sodomie et les relations sexuelles entre hommes « en infraction passible de peines pouvant aller jusqu’à sept ans de prison ». L’article 296 dispose que « conduire ou inciter un homme de quelque façon, y compris par la séduction, à commettre un acte de sodomie ou de débauche » et « provoquer ou séduire un homme ou une femme, de quelque façon, dans le but de commettre des actes immoraux ou illégaux » constituent des infractions.
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« Les restrictions de la liberté d’expression se sont accrues à l’approche de la Coupe du monde de la FIFA de 2022 », note encore l'ONG. Le Mondial est prévu du 20 novembre au 18 décembre. Plusieurs capitaines d'équipes, dont celui de la France, porteront un brassard multicolore contre les discriminations lors des différents matchs de la compétition.
Une action jugée insuffisante pour plusieurs associations et collectifs LGBT (Collectif Rouge Direct, Stop Homophobie, Amnesty International France, SOS Homophobie...) qui adressent ce mercredi, dans les colonnes de Ouest-France, une lettre ouverte à la fédération française de football pour lui rappeler les discriminations et les violences dont sont victimes les personnes LGBT au Qatar et en lui demandant de prendre position publiquement. Une pétition a également été mise en ligne.
