Le burn-out de B., travailleuse sociale au sein d’une « plateforme de soins » auprès d’un public d’enfants handicapé·es dans le sud de la France, est une histoire banale. C’est bien la banalité de ce mal-être au travail des métiers du care qui devrait nous alerter.

« Dans cette période “d’éparpillement”, “de perte de sens”,
j’ai commencé une mosaïque sur un mur extérieur, histoire
de rassembler, de contenir ce qui a été cassé… » © B.
Pour des raisons de confidentialité, nous l’appellerons « B. », ainsi que cette quarantenaire a choisi de se nommer quand elle nous a écrit. Dans ce long mail que nous avons choisi de reproduire ici, B. nous remerciait pour notre reportage publié en juin 2020 au sein de la clinique PsyPro, un établissement spécialisé dans les souffrances au travail, et qui consacre une matinée hebdomadaire à l’accueil des professionnel·les de santé.
Éducatrice depuis huit ans dans un centre de soins du sud de la France auprès d’enfants en situation de handicap, B. s’est reconnue dans les burn-out évoqués dans notre article : en février 2020, peu avant le confinement, elle « a craqué », nous explique-t-elle au téléphone. Un lundi matin, alors qu’elle a préparé la veille au soir toutes ses affaires pour ses visites auprès des familles qu’elle suit, « son corps reste cloué dans le lit, refuse de la faire se lever pour partir au boulot. »
Son médecin la presse de se reposer, lui prescrit « la totale, anxiolytiques, antidépresseurs, somnifères » et lui tend un[…]