La victime s'était présentée au commissariat deux heures avant les faits, mais les policiers lui avaient demandé de revenir le lendemain. L'IGPN a été saisie.
Elle avait réuni les preuves pour porter plainte pour violences conjugales contre l'homme qu'elle venait de quitter quelques semaines plus tôt. Elle avait notamment changé de numéro de téléphone quelques jours avant pour qu'il cesse enfin de la harceler. Cette jeune femme de 24 ans est actuellement plongée dans le coma après avoir été frappée par cet ex-compagnon. Elle a été retrouvée inconsciente et grièvement blessée au niveau de la tête dans le hall de son immeuble mardi 13 décembre vers 19 h. Placée dans le coma à l’hôpital de Tours (Indre-et-Loire) depuis, elle souffre de lésions hémorragiques cérébrales majeures. Son pronostic vital est engagé.
Selon France Bleu, deux heures avant les faits, la jeune femme s’était présentée à l’accueil du commissariat de Blois pour déposer plainte contre son ex-compagnon, mais les policiers lui avaient demandé de repasser le lendemain. Dans un communiqué relayé par France Bleu, le préfet du Loir-et-Cher François Pesneau a expliqué avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) « afin de connaître précisément les conditions dans lesquelles la victime avait été, peu de temps avant les faits, accueillie au commissariat de Blois et invitée à se représenter le lendemain ». Depuis 2001, l’article 15–3 du code de procédure pénale prévoit en effet que la police judiciaire est tenue de recevoir toutes les plaintes déposées par les victimes d’infractions à la loi pénale.
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Selon France Bleu, l’entourage de la victime a indiqué que sa relation avec son ancien compagnon avait débuté en août avant que la jeune femme ne décide d’y mettre fin, début décembre, « ayant fait part […] de violence, de menace et de harcèlement, faits pour lesquels elle avait préparé un dossier afin de déposer plainte ».
Âgé de 27 ans et déjà connu de la justice pour des faits de violences, l’agresseur présumé a été interpellé jeudi 15 décembre à Plaisir dans les Yvelines et placé en détention provisoire, précise France 3 Centre Val de Loire. Lors de ses auditions, il a indiqué qu’il voulait « avoir des explications », notamment sur la rupture. Il a reconnu les faits indiquant aux policiers avoir « violemment tiré en arrière son ancienne compagne vers le hall d’entrée, la faisant tomber au sol, puis lui avoir donné plusieurs coups de pied d’écrasement dans la tête » mais il « conteste avoir eu l’intention de tuer son ancienne compagne ». Une information judiciaire a été ouverte pour tentative de meurtre.
L’agression de cette jeune femme a eu lieu deux jours après la publication des derniers chiffres du ministère de l'Intérieur sur les violences conjugales. Elles sont en hausse de 21 % en 2021 par rapport à 2020.
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