La fille du chanteur est soupçonnée d’avoir fait pression, en 2015, sur l’une des deux jeunes femmes qui ont déposé plainte pour viol contre son père. Ce dernier a été mis en examen, en novembre dernier, pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs de plus de 15 ans ».
Margaux Lahaye passera prochainement devant la justice. La jeune femme de 37 ans, fille ainée de l’ex-vedette des années 80, a été mise en examen, ce lundi 24 janvier, pour « subornation de témoin », et placée sous contrôle judiciaire. Selon Le Parisien et BFM-TV, elle est soupçonnée d’avoir fait pression en 2015 sur l’une des deux femmes qui accusent son père de viol, afin de le faire disculper.
Dans cette affaire, Margaux Lahaye avait d’abord été entendue par les enquêteur·rices en novembre dernier. Mais la garde à vue de cette jeune femme, paraplégique depuis un accident en septembre, avait été levée en raison de son état de santé.
Menaces et manipulations
Selon Le Parisien, la victime, aujourd’hui âgée de 23 ans, et qui a souhaité rester anonyme, accuse Margaux Lahaye de s’être montrée « menaçante » envers elle et sa famille pour qu’elle dédouane l’artiste lors du procès de ce dernier pour « corruption sur mineur », en 2015. Margaux Lahaye aurait manipulé la victime en lui faisant croire que le chanteur avait des sentiments pour elle et aurait également servi d’intermédiaire lorsque ce dernier avait interdiction de contacter l’adolescente – lui montrant comment utiliser une application sécurisée. Margaux Lahaye a reconnu, en garde à vue, avoir bien contacté la jeune fille « mais uniquement à la demande de son père ». Elle se dit également « manipulée » par son père qui lui aurait « juré » que sa relation avec l’adolescente était « exclusivement virtuelle ». Pour subornation de témoin, Margaux Lahaye encourt aujourd'hui une peine de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
Le Parisien raconte qu’à l’époque, la justice est alertée par Facebook « d’échanges pornographiques virtuels » entre la jeune fille alors âgée de 14 à 16 ans et Jean-Luc Lahaye. Ce dernier lui aurait demandé de s’adonner à des jeux sexuels par webcam interposée. Mais lors de ses premières auditions, l’adolescente ne dit rien des rapports sexuels réels qu’elle qualifiera, dans sa plainte intervenant en 2021, « d’incroyablement brutaux et humiliants », avec des gifles et l’utilisation de sex-toys.
Elle avait porté plainte en 2015 avec une autre adolescente avant de se rétracter rapidement. La jeune fille – sous la pression de Margaux Lahaye – avait alors affirmé à la police qu’elle avait envoyé des clichés d'elle nue « à son idole de sa propre initiative » et qu’elle l’avait même « harcelé pour qu’il lui réponde ». L’artiste – déjà mis en examen en 2005 pour « atteintes sexuelles sur mineure » – avait alors été condamné en 2015 à un an de prison pour le seul chef de corruption de mineur.
Ouverture d’une enquête pour viols
Devenues majeures, les deux jeunes femmes ont finalement décidé de porter plainte pour viol et agressions sexuelles contre le chanteur début 2021, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris. Début novembre, le chanteur de 69 ans a été mis en examen pour « viol », « viol sur mineur de plus de 15 ans », « agression sexuelle de mineur de plus de 15 ans », « corruption de mineur de plus de 15 ans » et « abus de faiblesse ». Jean-Luc Lahaye a également été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour « atteinte à la l’intimité de la vie privée par fixation d’images à caractère sexuel » et « détention d’images pédopornographiques ».
Les enquêteur·rices ont également entendu, en novembre dernier, les mères des deux victimes présumées. Iels les soupçonnent d’avoir eu vent des relations sexuelles qu’entretenaient leurs filles mineures avec le chanteur et de ne pas les avoir dénoncées. « Admiratrices du chanteur, elles auraient poussé leurs filles à avoir des relations avec Jean-Luc Lahaye et les auraient même accompagnées lors de rencontres », écrivait en novembre Le Parisien. L'artiste leur aurait ensuite demandé de taire les faits. Elles seront de nouveau convoquées cette semaine par la juge d’instruction chargée de l’affaire.