Puissante, une marque pour démys­ti­fier la mas­tur­ba­tion féminine

Après des années de réflexion, Marie Comacle a décidé de se lancer et de créer une marque de sex-toys féminins. Sa marque, Puissante, a pour objectifs principaux d'encourager les femmes à prendre soin d'elles et de lever le tabou autour de la masturbation féminine.

Puissante
© @barbara.illustration pour Puissante

Causette : Comment vous est venue l'idée de créer Puissante ?
Marie Comacle : Ça fait une dizaine d’années que j’ai cette idée parce que j’avais des sex-toys et je trouvais ça très chouette. J’en parlais autour de moi et je sentais qu’il y avait une petite appréhension des gens. C'est dommage parce qu’en fait, les sex-toys sont juste « mal présentés », ça reste très tabou alors que pour moi, il s'agit d'une pratique comme une autre. Comme on irait faire un soin du visage pour se faire du bien. Deux images reviennent souvent : soit vous avez un sex-toy parce que vous avez une sexualité un peu délurée soit au contraire parce que vous êtes seule, célibataire, pour vous satisfaire. Je ne sais pas exactement d’où viennent ces deux images. Certains évoquent les origines catholiques de la France. Pourtant, de ce que j'ai pu observer, je trouve les Espagnols et les Italiens beaucoup plus ouverts que nous là-dessus.
En 2019, je me suis dit : « ça fait des années que t'as envie de faire ce projet alors autant te lancer ! » Actuellement, on est deux dans l’entreprise : je me suis associée avec mon conjoint en novembre 2020.

Comment présenteriez-vous votre marque et votre premier vibro, Coco ?
M.C. :
C'est une marque de bien-être sexuel féminin. L’idée, c’est de dédiaboliser la masturbation et la sexualité féminine. Faire comprendre que c’est normal, que ça permet d’être bien dans son corps et dans sa tête. On a pris pas mal de temps pour concevoir notre premier vibromasseur, qui s’appelle Coco, donc. On voulait vraiment que le vibro corresponde à notre communauté. Pour cela, on a beaucoup échangé sur les réseaux sociaux. Au final, on est venu avec un vibromasseur qui a 10 variations différentes pour la vibration et l'aspiration. Il y a aussi pour chaque fonction 3 modes aléatoires, histoire de surprendre les utilisatrices ! On l’a lancé sur Ulule1 en janvier 2021 et on a fait une très belle campagne. On a été le 40e projet le plus financé sur les 35 000 projets de la plateforme. Aujourd’hui, on a un site d’e-commerce et on commence à avoir des distributeurs à Paris, à la boutique Henriette H ou encore au Canada. On a réussi à en vendre 5000 depuis le départ, c'est très encourageant.

Qu'est-ce qui vous a pris tant de temps à lancer Coco ?
M.C. :
À la base, nous voulions trouver un fournisseur en France, mais on ne l'a pas trouvé. J’ai contacté énormément de boîtes de silicone et souvent, ils nous répondaient qu’ils n’avaient pas le savoir-faire pour cela. Après, je me dis que si nous avions commandé 100 000 pièces, ils auraient peut-être trouvé le savoir-faire… Mais pour l'heure, nous produisons en petite quantité. Actuellement, tout le vibro est fabriqué en Chine, comme toutes les autres boîtes de vibromasseurs françaises, sauf une qui assemble en Allemagne. De notre côté, nous avons sélectionné une usine labellisée pour ses conditions de travail. Après, notre but, c’est qu’une fois qu’on sera plus gros et qu’on pourra passer de plus grosses commandes, on essayera de trouver comment on pourrait faire ça en France. 

Mais alors, comment vous expliquez le prix de (119 euros) ?
M.C. :
Etant donné qu'il s'agit de notre produit, on essuie des coûts de R&D (recherche et développement), de conception du moule mais aussi tous les coûts de fabrication, de livraison etc. Ça monte vite. Et puis, dans chaque colis, on ajoute un petit lubrifiant. C’est un package qu’on vend en fait. 

Pour tout achat de Coco, 1€ est reversé à l'association les Orchidées Rouges. Comment est né ce partenariat ?
M.C. :
La lutte contre l'excision est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. J’ai contacté Marie-Claire Kakpotia, la fondatrice des Orchidées Rouges, une association de lutte contre l'excision, le mariage précoce et le mariage forcé, basée à Bordeaux, pour lui parler de mon projet. Elle a tout de suite accroché. Marie-Claire est franco-ivoirienne et mène des actions à la fois en France et en Côte d’Ivoire. Elle accompagne les femmes excisées avec une équipe de sexothérapeutes, de psychologues et autres, vers la voie de la guérison.

Retrouvez « Coco »  sur le Causette Store !

Vous pouvez retrouver la marque Puissantes sur leur compte Instagram

Vous êtes arrivé.e à la fin de la page, c’est que Causette vous passionne !

Aidez nous à accompagner les combats qui vous animent, en faisant un don pour que nous continuions une presse libre et indépendante.

Faites un don
  1. Une plateforme de financement participatif[]
Partager

Cet article vous a plu ? Et si vous vous abonniez ?

Chaque jour, nous explorons l’actualité pour vous apporter des expertises et des clés d’analyse. Notre mission est de vous proposer une information de qualité, engagée sur les sujets qui vous tiennent à cœur (féminismes, droits des femmes, justice sociale, écologie...), dans des formats multiples : reportages inédits, enquêtes exclusives, témoignages percutants, débats d’idées… 
Pour profiter de l’intégralité de nos contenus et faire vivre la presse engagée, abonnez-vous dès maintenant !  

 

Une autre manière de nous soutenir…. le don !

Afin de continuer à vous offrir un journalisme indépendant et de qualité, votre soutien financier nous permet de continuer à enquêter, à démêler et à interroger.
C’est aussi une grande aide pour le développement de notre transition digitale.
Chaque contribution, qu'elle soit grande ou petite, est précieuse. Vous pouvez soutenir Causette.fr en donnant à partir de 1 € .

Articles liés