Chaque mois, un chercheur, une chercheuse, nous raconte sa thèse sans jargonner. Pour aider la police dans l’ouverture d’une enquête criminelle, Arthur Angermuller, doctorant en génie électrique à CY Cergy Paris Université, étudie une nouvelle méthode de datation des corps. Finie la chimie et bonjour l’acoustique, ou quand les os vibrent sur des sons.

Causette : Quelle est la procédure actuelle de prise en charge des cadavres lors de crimes ?
Arthur Angermuller : En moyenne, il y a une vingtaine de cadavres qui sont découverts chaque année en France et qui demandent à être datés pour des affaires criminelles. La police va commencer une enquête si le crime remonte à moins de vingt ans. S’il est supérieur à vingt ans, elle considère qu’elle n’investiguera pas, car trop de temps s’est écoulé. C’est ce qu’on appelle le délai de prescription. Mon sujet de thèse s’intéresse au tout début d’une enquête : est-ce que ça vaut le coup d’en ouvrir une et de chercher le meurtrier ou est-ce qu’on la laisse de côté parce que le délai de prescription est dépassé ?
Comment fonctionne la datation d’un corps actuellement ?
A. A. : Un os est[…]