Les stats sont plus qu’éloquentes : depuis dix ou vingt ans, les aspirant·es profs du primaire et du secondaire ne sont plus légion. N’en déplaise au ministère, on dirait bien qu’on assiste à une vraie crise des vocations.
Il parle d’humanisme et cite Léonard de Vinci pour justifier son projet pro : « Plus on connaît, plus on aime. » À 21 ans, en vaillant idéaliste à la petite moustache et aux cheveux longs, Pierre rêve de devenir instituteur. L’écouter parler des futurs ateliers écolos et de « l’entraide entre gamins » qu’il compte instaurer dans ses classes donne le sourire. Cette année, première tentative pour lui au Concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE), à Bourges (Cher). « Il y avait deux salles pour passer les écrits, rapporte le jeune homme. Mais si peu de candidats se sont présentés qu’on a été regroupés dans une seule pièce. Et le deuxième jour, on n’était même pas assez pour la remplir. » Question d’organisation, d’abord, pour celles et ceux qui décident au dernier moment de passer le concours ailleurs. Mais pas uniquement. Serait-on face à cette fameuse « crise des vocations » qui titille l’Éducation nationale depuis des années ?
Le recours aux contractuel·les
Un tiers de candidat·es en moins aux épreuves d’admissibilité « externe » du Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (Capes) pour enseigner au lycée entre 2008 et 2018. Même topo pour le primaire, dans le[…]