ÉDITO
"Je voudrais dédier cette nomination à toutes les petites filles en leur disant : allez au bout de vos rêves. Rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans notre société." Non, la phrase n’a pas été prononcée par Beyoncé qui citerait Jean-Jacques Goldman dans le texte, mais bien par Élisabeth Borne, notre nouvelle Première ministre, donc. Le body à paillettes en moins. Et quoi que l’on pense de cette nomination sur le fond, on ne peut que se réjouir que, TRENTE ANS (!!!) après Édith Cresson – qui en a vu et entendu des vertes et des pas mûres en son temps en raison de son genre et qui a fait long feu à son poste –, le plafond de verre politique se brise un peu plus. On peut aussi se féliciter du fait que, pour la première fois de l’Histoire, sans doute, c’est NE PAS choisir une femme pour assumer cette fonction qui aurait choqué l’opinion publique, apparemment plus en avance là-dessus que la classe politique. Ne se serait-elle pas tranquillement reposée sur ses lauriers si un sondage Ifop pour le JDD, paru fin avril, n’avait révélé que 74 % des Français·es souhaitaient voir une femme Première ministre ? Tiens d’ailleurs, PremiÈRE ministre ? Tout le monde semble s’être soudain accordé, à commencer par Emmanuel Macron lui-même, pour féminiser le titre. Sauf Éric Zemmour, bien sûr, qui, étonnamment, trouve ça moche. Une écriture inclusive à haute teneur symbolique, tant elle a fait jusqu’à très récemment encore l’objet de crispations. Mais applaudir et commenter le fait qu’une femme soit nommée cheffe de gouvernement prouve aussi à quel point notre pays est en retard. La bataille de l’égalité ne sera vraiment gagnée que lorsque la nomination d’une femme à ce poste sera, pour tout le monde, un non-événement. Quand cela sera tellement banal qu’on ne le remarquera même plus. Dans l’attente de ces jours heureux, on peut surtout rester vigilant·es, car avant d’être une femme, Élisabeth Borne est un animal politique.
Causette
Extraits du numéro :
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