Ce mercredi, on vous conseille un Javier Bardem en patron paternaliste et monstrueux, et une Judith Chemla en fascinante icône rock des années 1970.
PATRON VOYOU
Les fables méchantes peuvent s’avérer savoureuses, surtout quand elles visent juste et sont portées par un acteur brillant. C’est le cas ici. Javier Bardem est « fantástico » dans le rôle de ce « bon patron » paternaliste, onctueux, souriant, qui va révéler sa vraie nature (de voyou manipulateur et de monstre) dès lors que sa société sera mise en danger par un salarié licencié en colère, un chef de production en pleine dépression et une stagiaire ambitieuse. Certes, cette comédie sur le monde du travail s’appuie sur une narration classique, à la fois maligne et malicieuse, mais elle surprend par sa précision et son acidité. Voire son amoralité in fine… Elle a d’ailleurs été couverte de Goya en Espagne (l’équivalent des César).
El Buen Patrón, de Fernando León de Aranoa. Sortie le 22 juin.
UN AIR ENTÊTANT
A priori, une comédie romantique jalonnée de chansons a pour objectif… d’enchanter. Celle-ci opte pour un air plus mélancolique, voire plus nostalgique que d’ordinaire, étoffant ses refrains de thématiques inhabituelles (un héritage familial sur fond de lutte des classes). On reconnaît bien là les obsessions de Michel Leclerc (Le Nom des gens, Télé gaucho), même si on a un peu du mal, au départ, à suivre sa partition multicouche. Un rien désordre pour tout dire. Le charme opère néanmoins grâce à la voix divine de Judith Chemla (assez fascinante dans le rôle fantomatique d’une icône rock des années 1970) et à la fantaisie conjuguée de Rebecca Marder et de Félix Moati, parfait·es en amoureux·euse contrarié·es. Une question d’alchimie… et de rythme, biensûr !
Les Goûts et les Couleurs, de Michel Leclerc. Sortie le 22 juin.