« Bistouri or not bistouri ? » Telle est la question, pour bien des femmes, féministes, qui combattent les diktats de beauté. Pour certaines, cela vire parfois au dilemme cornélien.
« D’un côté, je me dis : “Ça ne te ressemble pas, la chirurgie esthétique, ça n’est plus toi.” De l’autre, je pense qu’il faut aussi savoir entendre sa propre souffrance. » Marie-Ève a réalisé une première réduction mammaire à 18 ans. Aujourd’hui, à 30 ans, la question se pose à nouveau pour elle, car ses seins, avec le temps et les fluctuations hormonales, ont beaucoup regrossi. « C’est ma physiologie », explique-t-elle. Sauf qu’entre-temps, un autre changement profond a ébranlé la jeune femme. Elle est devenue féministe. De quoi compliquer le tableau. « Mais est-ce qu’être féministe, ça ne consiste pas justement à être en accord avec son corps ? Et si oui, de quelle manière ? Avec son corps “intact” ou avec un corps que l’on aurait embelli pour mieux en prendre soin, pour l’aimer un peu plus ? »
Il y a celles qui se prennent la tête et celles qui refusent tout état d’âme. À 52 ans, Lyliane est une multirécidiviste[…]